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Dans la zone artisanale Cap Nord, le privé et le public font de la sécurité ensemble

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C'est une première en France : une "Convention locale de coopération de sécurité" vient d'être signée pour la zone d'activité économique Cap Nord. C'était vendredi à la Chambre des métiers et de l'industrie de Côte-d'Or à Dijon, et en présence de nombreuses personnalités de la région. Explications.

De gauche à droite, les représentants des secteurs privé et public à la CCI
De gauche à droite, les représentants des secteurs privé et public à la CCI © Radio France - Arnaud Racapé

La Procureure de la République, la sous-préfète, les responsables politiques, ceux de la police et de la gendarmerie : ils étaient tous là. Mais qu'est-ce qui a bien pu mobiliser autant de personnalités pour les chefs d'entreprises ?  Et qu'est-ce donc que cette convention au nom barbare ?

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D'abord et avant tout, elle émane des consignes du ministère de l'Intérieur, qui souhaite désormais associer tous les acteurs de la sécurité, publics et privés, pour mieux protéger des secteurs "à risque" sur le plan de la délinquance. C'est un effet lointain des attentats terroristes. Ensuite, c'est une demande spécifique des chefs d'entreprise de l'association Cap Nord à Dijon et Saint-Apollinaire.

450 entreprises, 270 hectares, la zone Cap Nord est plus exposée aux actes de délinquance

Une demande pas forcément liée à des faits de délinquance en particulier, mais plutôt à un besoin d'information: savoir comment réagir en cas de problème de sécurité, dans une zone désertée la nuit, et donc assez exposée, avec 450 entreprises sur place. En tant que président de l'association Cap nord, François Gond, aujourd'hui à la tête du comité de pilotage, a relayé ces inquiétudes patronales aux forces de l'ordre voilà deux ans, et cette convention, c'est un peu son bébé.

"Lorsque vous êtes sur une zone comme la nôtre avec la gendarmerie nationale, et les deux polices nationale et municipale, qui appeler ? Et vous ne faites jamais le bon numéro ! Quand vous avez des procédures qui expliquent qui, quoi, selon les sujets, c'est d'une efficacité redoutable."

Un vrai gain d'efficacité

Mais qu'y a-t-il dans cette fameuse convention ? Va-t-elle coûter quelque chose au contribuable ? Est-ce qu'elle va mobiliser davantage les policiers et gendarmes sur cette zone spécifique du Cap Nord ?_ A ces questions Tiphaine Pinault, la sous-préfète, répond par la négative : non, ça ne coûte rien, c'est vraiment un gain d'efficacité, on se connaît mieux entre les services. On ne demande ni plus ni moins aux différents acteurs de la sécurité. On demande à ce que chacun dans ses compétences soit acteur de sa sécurité. ON ne va pas demander aux patrons de faire la police, mais bien s'équiper en caméras de vidéo-protection, par exemple, c'est un bon geste et c'est très important._

Jean-Noël Chapotot est le référent sûreté de la police nationale à Dijon, il poursuit : "pour les chefs d'entreprises c'est surtout la mise en place des correspondants de secteur, pour communiquer avec les services de l'ordre et les services de de l'Etat, donc ça c'est une facilitation qui n'existe pas aujourd'hui. Ensuite tous les chefs d'entreprises maintenant sauront qu'il existe par exemple le système alerte commerce, où ils peuvent recevoir un SMS en cas de danger , ils vont tous être au courant du fait qu'il existe des facilités pour déposer plainte en remplissant des pré-plaintes en ligne, et puis des facilités dans toutes les démarches qu'ils peuvent entreprendre pour se sécuriser."

Quand privé et public s'entendent sur la sécurité

Concrètement, les 270 hectares de la zone artisanale sont divisés en neuf secteurs, sept sont en zone police, et deux en zone gendarmerie. Pour chaque secteur, un référent sécurité désigner par les chefs d'entreprises pourra, le cas échéant, entrer en contact avec les services adéquats. Les explications de Thierry Allende le patron de la sécurité publique en côte-d'or : "Ce référent sera là pour faire remonter des informations à la police national, qui pourra adapter son dispositif, envoyer des patrouilles supplémentaires si nécessaires. On s'organise, on se fait de plus en plus confiance, c'est comme cela, uniquement, qu'on parviendra à être plus efficaces."

Chefs d'entreprises, police, gendarmerie, justice chacun dans son domaine s'engage dans ce partenariat à mettre de l'huile dans les rouages de la sécurité sur la zone Cap Nord.. François Gond n'attend plus qu'une chose : "que ce soit efficace, et qu'on ait un résultat tout à fait positif à la sortie. C'est ça le but. Que le ministère de l'intérieur reprenne ensuite l'idée et l'applique dans toutes les communautés urbaines, à commencer par la communauté urbaine du Grand Dijon."

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