Un incendie volontaire dans le lycée Suger de Saint-Denis
Un incendie volontaire au lycée Suger de Saint-Denis jeudi matin. L'établissement a été visé par deux départs de feu et a du être évacué. Une dizaine de professeurs assurent avoir exercé un "droit de retrait" ce vendredi matin, ce que dément le rectorat.

Un incendie volontaire a été déclenché ce jeudi matin au lycée Suger, à Saint-Denis, en Seine-Saint-Denis. Cet établissement, situé à proximité de la cité du Franc Moisin, est régulièrement confronté à des intrusions et à des violences. Ce jeudi, deux départs de feu se sont déclenchés à l'intérieur de l'établissement, sans aucun doute volontaires, estiment des professeurs. Environ 400 élèves seulement, sur les 1400 que compte l'établissement, se trouvaient à l'intérieur, en raison de la grève dans l'Education nationale. Ce vendredi matin, une dizaine d'enseignants ont décidé d'exercer leur droit de retrait. Le rectorat de l'académie de Créteil indique de son côté qu'il "n'y a pas eu de droit de retrait" exercé par les professeurs.
Un incendie "prémédité"
"Ce sont manifestement deux départs d'incendie prémédités, on peut tout à fait penser que des jeunes extérieurs se sont introduits dans le lycée puisque la grille du parking est en panne depuis une semaine" raconte une professeure, sous couvert d'anonymat, à France Bleu Paris. "La veille parmi les élèves circulaient des messages d'annonce du type 'on va brûler le lycée, on va chercher de l'essence'" ajoute-t-elle.
Une enseignante du lycée Suger témoigne de l'incendie de ce jeudi
Des dégradations pour une "date anniversaire"?
Cet incendie volontaire intervient un an après des intrusions, plusieurs tentatives d'incendie et des dégradations dans l'établissement. "Il y a ce bruit qui court que c'est une date anniversaire" raconte l'enseignante qui décrit des violences "chroniques mais qui montent en gradation". Elles sont "liées à des violences inter-cités qui gangrènent tout Saint-Denis", selon elle.
Des profs demandent des moyens humains
"La seule réponse qui nous a été apportés l'an passé, c'était 55 000 Euros de caméras : on a répondu sécurité quand nous on demandait que les jeunes soient accompagnés vers la réussite" estime-t-elle. La présidente de région, Valérie Pécresse, avait annoncé l'an passé, l'installation de caméras dans l'établissement. "Le lycée Suger est doté au delà des établissements qui lui ressemblent" répond, de son côté, le rectorat de l'académie de Créteil.
Deux plaintes déposées
Le rectorat indique également que le chef d'établissement va déposer plainte. Valérie Pécresse a condamné ce jeudi, dans un communiqué, "les dégradations volontaires", demandant que leurs auteurs soient "sévèrement sanctionnés". Elle annonce également une plainte de la région, propriétaire des murs. Les professeurs de l'établissement ont prévu de se réunir en Assemblée générale ce vendredi midi pour décider de la suite à donner au mouvement.