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Détenu mort à la prison de Saint-Martin-de-Ré : sept surveillants jugés à partir de ce lundi à La Rochelle

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Sept surveillants sont jugés à partir de ce lundi 29 novembre devant le tribunal judiciaire de La Rochelle. Certains pour homicide involontaire. C'est l'affaire Diabaté, du nom de ce détenu de la prison de Saint-Martin-de-Ré, décédé dans des circonstances troubles il y a cinq ans, le 9 août 2016.

Le 9 août 2016, Sambaly Diabaté décédait lors d'un transfert, dans des circonstances troubles à la prison de Saint-Martin-de-Ré. Le 9 août 2016, Sambaly Diabaté décédait lors d'un transfert, dans des circonstances troubles à la prison de Saint-Martin-de-Ré.
Le 9 août 2016, Sambaly Diabaté décédait lors d'un transfert, dans des circonstances troubles à la prison de Saint-Martin-de-Ré. © Radio France - Gérald Paris

Des surveillants pénitentiaires sur le banc des prévenus à partir de ce lundi 29 novembre. Ils sont sept, en 2016 tous exerçaient à la prison de Saint-Martin-de-Ré, en Charente-Maritime. Il y a cinq ans, le 9 août 2016, un simple déplacement à l'infirmerie a dégénéré. C'est l'affaire Diabaté, du nom de ce détenu, décédé ce jour-là dans des circonstances troubles. Quatre des surveillants sont jugés pour homicide involontaire, deux autres pour non-assistance à personne en péril, un dernier pour violences. Le procès doit durer au moins deux jours. 

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Une violente altercation entre le détenu et les surveillants

Ce 9 août 2016, Sambaly Diabaté, détenu de 33 ans qui purge alors une peine de 13 ans de réclusion criminelle pour viol, doit être amené à l'infirmerie. Depuis quelques jours, son état s'est dégradé. "Il était très fragile, dit l'avocate de sa famille, maître Castaing. Juste avant son décès, il avait appelé ses proches, un appel assez alarmiste." 

Quand les gardiens viennent le chercher, Sambaly Diabaté est très agité. Au moment de passer sous le portique de sécurité, il refuse. Puis sort une arme blanche, le manche d'une fourchette qu'il a aiguisé. Avant d'agresser un surveillant, en le mordant à la main

Les surveillants réagissent dans la panique. Avec ce qu'ils trouvent. L'un d'eux prend une serviette-éponge et le bâillonne avec, "tout en veillant à ce qu'il puisse respirer par le nez, c'était pour l'empêcher de mordre de nouveau" expliquera ce gardien pendant l'instruction. Sambaly Diabaté est aussi menotté, les mains dans le dos, allongé et maintenu au sol, ventre à terre

J'ai porté un poids-mort

Cette position, il va la garder pendant près de 30 minutes au total : en attendant le fourgon qui doit l'emmener au quartier disciplinaire (les gardiens changent de destination après l'altercation), dans le véhicule puis en sortant, et une fois dans la cellule. D'après le médecin-légiste, c'est ce qui est à l'origine de son décès, sans doute intervenu dans le fourgon. 

Si au moment de l'altercation les juges ne contestent pas la réaction des surveillants, ce qu'ils vont chercher à comprendre pendant le procès, c'est pourquoi ce traitement est resté le même pendant ces 30 minutes. "J'ai porté un poids-mort", reconnaîtra un gardien. D'autres diront aussi avoir remarqué qu'il ne bougeait plus, ne parlait plus. Le personnel pénitentiaire ne s'est aperçu de son décès que dans la cellule disciplinaire. A partir de ce lundi, certains vont devoir rendre des comptes sur leurs décisions, d'autres dire pourquoi ils ne les ont pas contestées. 

Un contexte particulier

Ce lundi 29 novembre, des associations de défense des conditions carcérales ont prévu de manifester. A noter aussi que deux surveillants, impliqués dans ce dossier, se sont suicidés. 

Côté défense, les deux avocats de la famille, dont maître Castaing, espèrent qu'au cours des débats les faits reprochés seront requalifiés en "violences volontaires ayant entraîné la mort". Ce qu'ils avaient déjà tenté de faire pendant l'instruction. Mais les juges avaient balayé la volonté de faire du mal, décidant de renvoyer le dossier en correctionnel, et non pas aux Assises. 

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