Deux ans de prison avec sursis requis pour le maire de Chevigny-Saint-Sauveur
Michel Rotger était jugé ce mercredi devant le tribunal correctionnel de Dijon pour agression et harcèlement sexuel sur une ancienne employée de la mairie. Deux ans de prison avec sursis ont été requis. Le Jugement est attendu dans un mois.

Alors que l'affaire Denis Baupin agite depuis quelques jours l'actualité nationale, le maire de Chevigny-Saint-Sauveur se retrouvait lui aussi sur le banc des accusés au tribunal correctionnel de Dijon pour des accusations de harcèlement et agressions sexuelles. Voilà pour la seule coïncidence car les deux affaires n'ont pas la même ampleur. Ici, une seule plaignante, une femme de 45 ans, employée par la mairie. Elle accuse le maire de l'avoir à plusieurs reprise embrassée de force, de lui avoir peloté les seins et mis la main dans le pantalon.

Complot politique ?
Les faits se seraient déroulés d'octobre 2013 à janvier 2014, en pleine campagne électorale. Tout est mensonges répond le maire pour sa défense. Ce serait même un complot politique pour faire gagner son adversaire de l'époque. Des tracts anonymes avaient d'ailleurs circulé faisant mention de cette plainte pour agression sexuelle. L'avocat de Michel Rotger, Maitre Samuel Estève, a donc soulevé cette hypothèse du complot politique avec notamment le témoignage clé d'une collège de travail à la lingerie du groupe scolaire du Breuil.
L'avocat du maire de Chevigny, Me Samuel Estève
« Ce n'est pas raccord et ça me pose un problème. Il est parfaitement possible que cette témoin de circonstance aide madame R. et mente également sur la scène qu'elle aurait vue dans cette fameuse lingerie. On a déjà vu cela dans maints dossiers. Les annales judiciaires sont pleines de dossiers où il s'est avéré à posteriori, que les gens avaient menti et ils étaient plusieurs, y compris pour soutenir l'autre, parce qu'on est ami, parce qu'on a un intérêt à le faire. Sachant que ce témoin à une fille qui était sur la liste de l'opposant. Cette campagne électorale était extrêmement dure. Je vous rappelle quand même que ces faits et cette dénonciations sont intervenus en pleine campagne électorale.»

Des accusations très dures pour la plaignante, venue au tribunal accompagnée de sa famille (Elle est aujourd'hui hospitalisée, sous traitement médicamenteux, et elle va devoir déménager de Chevigny) C'est une défense à charge contre la victime présumée se désole son avocate Maitre Elodie Tuaillon-Hibon
Maitre Thuaillon-Hibon, l'avocate de la plaignante
« C'est sa manière d'aborder le dossier ! C'est que non seulement elle ment, mais il n'y a même plus besoin de complot pour qu'elle mente. C'est à dire qu'on a bien compris que c'était en fait une petite vengeance personnelle mais elle coûte extrêmement cher à la victime ! »
Les avocats de la plaignante ont pu malgré tout compter sur le réquisitoire de la procureure de la République, Marie-Christine Tarrare.« C'est un maire apprécié mais un agresseur sexuel, c'est monsieur tout le monde » a-t-elle déclaré. La procureure demande deux ans de prison assorti de sursis. Le tribunal rendra son jugement d'ici un mois
