Deux ans de prison dont six mois ferme requis contre Henri Jibrayel, ancien député de Marseille
Une peine de deux ans de prison dont six mois ferme a été requise ce mardi contre Henri Jibrayel, 68 ans, ancien député (PS) de Marseille, jugé pour abus de confiance et prise illégale d'intérêt.
La justice reproche à Henri Jibrayel d'avoir fait financer, en 2011 et 2012, des sorties en mer pour les personnes âgées de sa circonscription. Cela par des associations sur lesquelles il avait la mainmise et qui étaient subventionnées par le Conseil général des Bouches-du-Rhône, dont la majorité était alors socialiste. Il était à l'époque conseiller départemental.
Une peine de deux ans de prison dont six mois ferme a donc été requise ce mardi contre l'élu de 68 ans, ancien député (PS) de Marseille, jugé pour abus de confiance et prise illégale d'intérêt. Le procureur Etienne Perrin a également réclamé devant le tribunal correctionnel de Marseille une amende de 30.000 euros et une privation des droits civils et civiques, soit une inéligibilité, pendant cinq ans, fustigeant "un système archaïque et féodal". Pour justifier ses réquisitions de six mois de prison ferme à purger sous le régime du bracelet électronique, le procureur a souligné que "les faits s'inscrivent dans le temps, sont dissimulés et portent atteinte aux finances publiques et à la confiance dans la vie politique".
Henri Jibrayel conteste être l'organisateur des mini-croisières
Reprenant des expressions à l'audience : "C'est chez moi", "C'est mon territoire", le procureur a estimé que l'élu avait mis en place un "système archaïque qui justifie une mainmise sur les associations qui doivent vous rendre une popularité, une aura". Avocat du conseil départemental qui s'est constitué partie civile, Me Gilles Gauer a réclamé 51.500 euros de dommages et intérêts, montant des subventions détournées de leur objet associatif, et 5.000 euros au titre du préjudice moral.
A l'audience, Henri Jibrayel a convenu de "maladresses", voire d'erreurs, en invoquant fréquemment la "politique politicienne" mais il a contesté être l'organisateur des mini-croisières et le gestionnaire de fait des associations de quartier qui ont réglé les factures. Il concède juste avoir servi de relais entre celles-ci et l'ex-SNCM qui avait embarqué un total de 2.400 personnes âgées lors de quatre sorties en mer. Me Pierre Ceccaldi, défenseur d'Henri Jibrayel, devait plaider la relaxe.