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Deux frères accusés d'extorsion de fonds et de torture aux assises de l'Indre
Depuis le début de la semaine, deux frères comparaissent devant les assises de l'Indre. Accusés d'extorsion de fonds aggravée par des actes de torture, ils encourent trente ans de réclusion.

Les deux hommes qui comparaissent en ce début de semaine devant les assises de l'Indre encourent trente ans de réclusion criminelle, ils sont accusés d'extorsion de fonds aggravée par des actes de torture. Les faits remontent à la nuit du 18 au 19 mars 2016. Ce soir-là, les deux frères, originaires de la communauté des gens du voyage, se rendent chez deux de leurs connaissances. Sur fond d'alcool, les deux fois, la situation dégénère et les deux hommes se mettent à frapper leurs hôtes.
Une pluie de coups
La première agression a lieu à St-Lactencin, chez un septuagénaire qui avait l'habitude de faire appel à leurs services pour des petits travaux, ménage ou jardinage. Cette fois, il leur explique qu'un radiateur est en panne. En fait, le chauffage marche très bien et l'homme offre à boire aux deux frères. De la bière, du porto, puis du vin. Il leur fait alors des avances. A l'audience, l'aîné raconte : "il est parti dans sa chambre, il est revenu nu, avec seulement un t-shirt, il a essayé de nous entraîner vers son lit, j'ai pété un câble".
Il explique avoir donné une première claque qui projette l'homme au sol. A partir de là, les coups s'enchaînent. Claques, coups de couteau, l'un des frères s'en prend aussi à ses parties génitales. A l'arrivée des secours, la victime souffre d'ecchymoses et d'hématomes multiples, les médecins dénombrent 15 fractures costales et deux fractures vertébrales. Elle est décédée en novembre 2016, huit mois après les faits. Selon le légiste expert auprès du tribunal, les lésions du mois de mars ont entraîné une infection généralisée qui a elle-même conduit à la mort de cet homme.
Un voisin agressé à son tour
Après cette première agression, les deux frères se dirigent vers le domicile de l'aîné. En chemin, ils s'arrêtent chez un voisin. "Il venait de s'installer dans le quartier, il m'avait dit que je pouvais passer quand je voulais. La lumière était allumée, j'ai frappé à la porte". Là encore, la situation dégénère, apparemment à propos d'un bras-de-fer proposé à un ami du voisin, présent ce soir-là, et que celui-ci refuse. Les deux frères frappent à nouveau, ils menacent aussi le fils du voisin, un ado de 15 ans témoin de la scène.
La question du mobile
Lors de la deuxième journée d'audience, ce mardi, il a beaucoup été question du mobile de ces agressions. Pour les parties civiles comme pour le ministère public, il est clair : c'est l'argent. C'est ce que les victimes ont affirmé aux enquêteurs, on leur aurait réclamé des sous et c'est parce qu'elles auraient refusé d'en donner qu'elles auraient été frappées. La défense a une autre version. Ce serait les avances sexuelles de l'habitant de St-Lactencin qui auraient tout déclenché. Les deux jeunes hommes (21 et 28 ans aujourd'hui) ne les auraient pas supportées. L'alcool, consommé en très grande quantité ce jour-là, les aurait fait basculer dans la violence. La différence est importante, car si l'argent n'est pas le motif des coups, l'accusation d'extorsion de fonds tombe à l'eau. Dans ce cas, la peine encourue n'est plus de trente mais de quinze ans de prison. Le verdict doit être rendu ce mercredi.