Disparition de Delphine Jubillar : pourquoi l'instruction ne débouche toujours pas sur une garde à vue ?
Quatre-vingts jours sans nouvelle de Delphine Jubillar, aucune garde à vue et aucun accès au dossier d'instruction possible, ni pour le mari, ni pour les frères et la sœur de la disparue. Pourquoi est-ce si long ? Décryptage.
Quatre-vingts jours sans nouvelle de Delphine Jubillar, aucune garde à vue et aucun accès au dossier d'instruction possible, ni pour le mari, ni pour les frères et la sœur de la disparue. Seule petite nouveauté ce jeudi : on a appris sans surprise que la demande de constitution de partie civile des amis et de la cousine de Delphine Jubillar avait été rejetée par les juges d'instruction et que les clients de maître Philippe Pressecq faisaient appel. Mais pourquoi ce début d'instruction est-il si long ?
"L'affaire est médiatique, ils font attention."
Si c'est long, c'est très certainement parce que "c'est tellement médiatique qu'ils font très attention" souffle un acteur du dossier. Quatre-vingts jours se sont écoulés depuis la disparition de Delphine Jubillar et 72 jours depuis l'ouverture d'une information judiciaire pour enlèvement, détention ou séquestration arbitraire.
Garde à vue imminente ou personne à incriminer ?
Dans la mesure ou la piste du départ volontaire est écartée, il ne reste que deux hypothèses pour expliquer cette lenteur. Soit les juges d'instruction terminent de rassembler des indices graves et concordants permettant de placer quelqu'un en garde à vue, ce qui est possible car on sait par des indiscrétions que de nouvelles personnes continuent d'être entendues par les enquêteurs et que la piste d'une mauvaise rencontre est fouillée. Soit les juges d'instruction n'ont aucun élément permettant d'incriminer qui que ce soit, et c'est ce que plusieurs acteurs du dossier redoutent.
Quant au mari de la disparue, Cédric Jubillar, s'il est placé en garde à vue, son avocat maître Jean-Baptiste Alary prévient : il le fera savoir oui, mais une fois la garde à vue terminée. Pour l'heure, le mari, tout comme les frères et la sœur de Delphine Jubillar n'ont pas accès au dossier d'instruction et n'ont aucune retranscription écrite de la centaine d'auditions menées jusque là par les gendarmes.