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Dordogne : cinq ans de prison ferme pour l'ex-mari de la journaliste qui a enlevé ses filles au Liban

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Le tribunal correctionnel de Périgueux inflige cinq ans de prison supplémentaires à l'ancien mari de la journaliste de France-3 Clémence Rouher, parti au Liban avec leurs filles. Le tribunal délivre un nouveau mandat d'arrêt.

Clémence Rouher est partie à Beyrouth depuis plus d'un an pour voir ses filles quand c'est possible
Clémence Rouher est partie à Beyrouth depuis plus d'un an pour voir ses filles quand c'est possible - Nicolas Lux

Cette nouvelle condamnation pour "non présentation d'enfant et rétention hors de France" a peu de chances d'envoyer en prison l'ancien mari de Clémence Rouher, et le nouveau mandat d'arrêt délivré par le tribunal correctionnel de Périgueux, ce mercredi 30 octobre, n'a aucune chance d'être suivie d'effet ; le Liban a déjà indiqué qu'il n'extradait pas ses ressortissants. Mais pour l'avocate française de la journaliste de France-3 Périgords, cette condamnation peut convaincre les autorités libanaises de remettre Yasmine et Salomé à leur mère, c'est à dire d'appliquer les décisions de la justice française qui confient les filles à leur mère  : "C'est la procédure d'exequatur - explique Me Frédérique Pohu-Panier - pour que les autorités libanaises exécutent les décisions de la justice française.

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Frédérique Pohu-Panier est l'avocate française de Clémence Rouher
Frédérique Pohu-Panier est l'avocate française de Clémence Rouher © Radio France - Harry Sagot
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Cette peine de cinq de prison ferme (le maximum prévu est de six ans) est assortie d'un mandat d'arrêt international, et d'une condamnation au versement de 300.000 euros de dommages et intérêts à Clémence Rouher. Mais pour Clémence Rouher, qui a quitté la Dordogne il y a plus d'un an pour voir ses filles de 10 ans et 13 ans quand c'est possible, "la seule chose qui importe - répète Me Pohu-Panier - c'est de rentrer en France avec ses filles.

La Justice fait son mea-culpa

L'ancien mari de Clémence Rouher avait déjà été condamné à de multiples reprises pour "non représentation d'enfants" (le cumul était de 22 mois de prison - y compris les sursis révoqués - avant cette audience) . Il est parti au Liban avec ses filles en avril 2018, via Milan et Istanbul, malgré un jugement lui interdisant d'emmener ses enfants hors de France. Dès l'ouverture de l'audience de ce mercredi 30 octobre, la présidente Eva Dunand du tribunal a fait le mea-culpa de la Justice après cet enlèvement : "Si nous sommes là aujourd'hui, c'est parce que l'institution judiciaire a failli, en n'inscrivant pas l'interdiction de quitter territoire sur le passeport des deux filles." Le procureur Stéphane Renard a même parlé de dysfonctionnement de la Justice, "il y avait des raisons de craindre que ce père tente d’emmener les enfants à l'étranger, compte tenu de sa nationalité, de sa personnalité, et de nombreux incidents répétés et inquiétants sur la garde des fillettes." Il a requis trois ans de prison ferme ; le tribunal est allé au-delà.

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