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Double parricide de La Bastide-Clairence : Alice, 7 ans, « lettre à mes parents »
La parole a été donnée aux avocats des parties civiles, lors du cinquième et avant-dernier jour du procès aux assises pour le meurtre de Pascal et Ewa Rouxel en 2016 à La Bastide-Clairence, au Pays Basque. Notamment à ceux d’Alice, 7 ans, la fille des accusés, Kevin Rouxel et Sofiya Bodnarchuk.

Alice Rouxel aura 7 ans ce samedi. « Et son cadeau, ce sera un verdict. Quel cadeau », constate Maître Michel Cocoynacq au début de sa plaidoirie. Une image qu’il projette. « 28 novembre 2031, j’ai 18 ans, lettre à mes parents. Papa, maman, j’aurais aimé… » Dès la lecture des premières lignes par l’avocat d’Alice, constituée partie-civile, l’accusé, Kevin Rouxel, fond en larmes ce vendredi 27 novembre. Maître Cocoynacq fait une pause. Il se détache de cette lettre imaginaire et s’adresse au jury : « J’ai le sentiment qu’Alice, depuis sa naissance, est un pantin. » L’avocat se refuse à montrer des photos d’Alice au jury, « pour ne pas l’utiliser », mais il imagine pourtant ses mots, son ressenti lorsque, dans 11 ans, Alice atteindra la majorité.
La cour d'assises des Pyrénées-Atlantiques juge depuis jeudi 19 novembre Kevin Rouxel et son ex-épouse Sofiya Bodnarchuk. Tous deux sont poursuivis pour le double-meurtre des parents de Kevin Rouxel en février 2016 à La Bastide-Clairence .
Une plaidoirie à charge contre la mère d'Alice, Sofiya Bodnarchuk
Et cette lettre est l’occasion pour l’avocat d’accabler Sofiya Bodnarchuk, l’ex-épouse de Kevin Rouxel, accusée de complicité d’homicide volontaire et qui comparaît libre. « Difficile de croire, maman, que tu n’étais pas au courant de ce dessein criminel lorsqu’étaient chargés à côté de moi, dans la voiture, 6 litres d’alcool à brûler. Difficile de te croire lorsque tu disais que cet alcool était destiné à faire un barbecue en plein février » lit-il en levant les yeux vers Sofiya assise en face, près de son interprète. Ce qui agace également l’avocat. « J’ai l’impression qu’on est encore dans un jeu de rôle : Sofyia en 2018 parlait français, elle n’arrêtait pas de pleurer. Aujourd’hui, elle est impassible. Elle a le temps de se contrôler, pendant que son interprète traduit » dénonce Maître Cocoynacq avant d’évoquer une princesse déçue du prince pas si charmant et de cette vie en France qui n’était pas celle rêvée.
Ce qu’Alice va devoir décider plus tard, c’est est-ce que Pascal et Ewa sont morts parce que c’était les parents de Kevin. Ou parce qu’ils représentaient un million quatre.
L’avocat poursuit, en se tournant cette fois-ci vers les jurés : « Lors de cette audience, vous avez entendu Kevin vous dire d’une manière très claire que l’objectif du couple, c’était l’argent », et d’ajouter : « Ce qu’Alice va devoir décider plus tard, c’est est-ce que Pascal et Ewa sont morts parce que c’était les parents de Kevin. Ou parce qu’ils représentaient un million quatre. On est sur un crime qui est crapuleux. » Il décrit Kevin et Sofiya qui vivaient dans un appartement de 30m² à Hasparren, avec pas grand-chose. Ils fomentent donc, continue l’avocat, un « plan commun », plan décrit dans une check-list . "Tuer pouf pouf", c’est-à-dire le père Pascal, la mère Ewa et le frère Yann. L’avocat s’insurge contre l’utilisation d’Alice, « comme un alibi, aller au Mcdo pour faire plaisir à un enfant », tâche également inscrite sur la check-list.
Une petite fille atteinte d'un retard de développement
Pour le moment, Alice n’a que sept ans à l’heure du procès dont elle est absente. Elle est atteinte d’un retard global de développement non post-traumatique : il date d’avant le drame. L’enquête de personnalité souligne d’ailleurs le comportement des parents, « très durs ». La petite fille a mis près de quatre ans avant de parler, son sommeil est ponctué de terreurs nocturnes. Et elle grandit « sans grands-parents paternels et avec un nom difficile à porter » conclut l’avocat qui évoque son prénom, Alice, bien loin du pays des merveilles de Lewis Carol.
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