Drame des enfants du Drac : le 4 décembre 1995, sept morts lors du lâcher d'eau d'un barrage EDF en Isère
Il y a pile 25 ans, le 4 décembre 1995, six écoliers et une accompagnatrice trouvaient la mort dans ce qu'on appellera le drame des enfants du Drac. Cette année, en raison du coronavirus, il n'y aura pas de cérémonie comme c'est le cas habituellement dans le parc Mistral à Grenoble.
Un temps de recueillement ce 4 décembre pour ne pas oublier. Chaque année, dans le parc Paul-Mistral à Grenoble, devant le mémorial installé en souvenir des six petites victimes du drame du Drac, une cérémonie a lieu. En raison du coronavirus, cette année, cela ne sera pas le cas.
Le drame, un après-midi de décembre
Le 4 décembre 1995, une classe de CE1 de l'Externat Notre-Dame, une école privée de Grenoble, est en sortie scolaire à une quinzaine de kilomètres de là, à Saint-Georges-de-Commiers (Isère). Cette classe observe les castors au bord du Drac quand elle est surprise par la rapide montée des eaux., suite à un lâcher d'eau pratiqué par EDF. Les enfants sont emportés. Six trouvent la mort, ainsi que l'accompagnatrice du groupe. L'institutrice ainsi que seize enfants s'en sont sortis vivants.
Vieko Pilinger, a perdu son petit garçon Théva, 7 ans, ce 4 décembre 1995. Il a depuis déménagé dans la région bordelaise. 25 ans après, le plaie est toujours vive. "On ne peut pas guérir de ça. Actuellement, Théva il aurait 32 ans. Peut-être aurais-je été grand-père et mon épouse grand-mère." Et il explique ressentir comme "un coup de poignard" quand aux informations il entend parler d'enfant blessé, mort dans des accidents.
Vieko Pilinger
En raison du contexte sanitaire, cette année, il n'y aura pas de cérémonie officielle du souvenir, mais lui et son épouse ont encore des contacts sur Grenoble qui déposent des fleurs "car on n'oublie pas et on ne peut pas guérir d'un drame comme celui-là."
Le drame du Drac avait ému et choqué la France entière, il avait entraîne un changement radical dans l'organisation des sorties scolaires.
Un long combat judicaire
Le combat judiciaire fut long. Il y a eu trois procès, deux arrêts de la cour de cassation, et une dernière décision de la cour européenne des droits de l'homme en 2005, soit 15 ans après le drame. Des condamnations à la prison avec sursis pour trois cadres d'EDF ont été prononcées. La condamnation contre la Ville de Grenoble qui employait l'animatrice a été cassée. L'institutrice présente au moment des faits et la direction de l'établissement scolaire ont été relaxés, bénéficiant de la loi sur les délits non-intentionnels.
Pour Vieko Pilinger "la justice, c'est du folklore. On ne pouvait pas nous rendre justice avec l'Education nationale, plus la première industrie française, EDF, comment voulez-vous contre eux... On ne peut pas."
Vieko Pilinger, père d'une victime