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Drôme : soignants et patients se battent pour la survie du service de rééducation de Saint-Vallier

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Les soignants du service rééducation de l'hôpital de Saint-Vallier, dans la Drôme, appellent à un rassemblement devant l'hôpital à 10h00 ce jeudi. 45 lits sur 60 sont menacés d'être supprimés en janvier, en raison du départ de trois médecins et faute de remplaçants.

Une partie de l'équipe du service médecine physique de réadaptation, réunie dans la salle kinésithérapie de l'hôpital de Saint-Vallier. Une partie de l'équipe du service médecine physique de réadaptation, réunie dans la salle kinésithérapie de l'hôpital de Saint-Vallier.
Une partie de l'équipe du service médecine physique de réadaptation, réunie dans la salle kinésithérapie de l'hôpital de Saint-Vallier. - Clément Verbecque

Dans les couloirs du service rééducation, dit MPR (médecine physique de réadaptation), de l'hôpital de Saint-Vallier, dans la Drôme, plane un sentiment de grand gâchis. 45 lits sur 60 doivent fermer début janvier, si trois médecins ne sont pas recrutés d'ici-là, alors que les équipes soignantes et les patients plébiscitent la structure ouverte en 2008.

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Un appel à sauver le service rééducation de Saint-Vallier bien visible à l'entrée de l'hôpital. © Radio France - Céline Autin

Des patients déboussolés par l'annonce de fermeture partielle

En 2020, 400 patients ont fréquenté le service. On y vient pour soigner les suites d'un AVC, d'un accident de la route, ou d'un Covid long, comme Dominique, qui hante le service depuis huit mois : "quand je suis arrivée, je ne bougeais que les mains. Et maintenant je marche. C'est toute une équipe qui a fait ça."

Le service dessert tout le plateau ardéchois et le Nord de la Drôme. Adrien, lui, vient d'Ozon en Ardèche, après un accident de tracteur qui lui a laissé de multiples fractures : "je viens quinze fois par semaine, trois à quatre fois par jour. C'est sûr que c'est imbattable par rapport à l'extérieur, chez un kiné libéral, ce serait trois fois par semaine seulement."

Un grand gâchis pour les soignants

La proximité du service se double d'équipements quasi flambants neufs, qui datent de l'ouverture du service en 2008, et d'une équipe soignante au grand complet, si l'on excepte les médecins : "kinésithérapeutes, ergothérapeutes, orthophonistes, psychologues, neuropsychologues, psychomotriciennes, assistantes sociales, aides-soignantes, infirmières spécialistes de la rééducation, de la balnéothérapie, du brancardage, secrétaires, service de réinsertion" liste ainsi  Pascale Salin-Longinotti, ergothérapeute qui a vu naître et grandir le service.

Au total, entre 70 à 80 soignants qui devront changer de site ou de service si aucun médecin n'est recruté pour remplacer les trois manquants, en janvier. Un crève-cœur pour Christine Thé, aide-soignante depuis 31 ans à Saint-Vallier : "On a des compétences, tout est là ! Il faut mettre le paquet, s'acharner."

L'équipe soignante mobilisée autour de la balnéothérapie au sein du service rééducation de Saint-Vallier. - Clément Verbecque

Les soignants refusent de se résigner

Les critiques fusent à l'égard de la direction, dont la décision de fermeture partielle de lits début janvier est jugée précipitée. C'est une manière de condamner le service, aux yeux de Clément Verbecque, kinésithérapeute à l'hôpital depuis trois ans : "les établissements aux alentours ne penseront plus à envoyer leurs patients à Saint-Vallier, car on fera trop de réponses négatives. Un service qui ne tourne qu'avec 15 lits ne peut pas durer."

Le directeur des Hôpitaux Drôme Nord, Vincent Pegeot, ne cache pourtant ni son inquiétude, ni sa frustration face à la situation : "on est sur un problème national de pénurie de médecins. Dès qu'on aura des forces vives médicales, on pourra faire rebondir le service."

"On est prêt à mettre des millions sur la table pour la relance économique. Moi j'ai une certitude : les gens peuvent vivre sans télé ou sans voiture. S'ils n'ont pas de jambes pour aller à leur frigo ou de bras pour se faire à manger, ils ne peuvent pas vivre." Clément Verbecque, kinésithérapeute dans le service rééducation

En réponse, les soignants lui demandent d'employer de nouvelles méthodes : "il faut réussir à interpeller à tous les niveaux, argumente Clément Verbecque. À la direction d'essayer de taper un peu plus haut, au niveau de l'ARS, de la préfecture, des politiques." La CFDT et la CGT appellent les élus et la population à se rassembler devant l'hôpital de Saint-Vallier, ce jeudi 21 octobre à 10h00, pour protester contre la fermeture partielle du service.

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