Duralex : le tribunal de commerce d'Orléans demande à Pyrex d'améliorer son offre de reprise
Alors que Cookware International, propriétaire de la marque Pyrex, est aujourd'hui le seul candidat à la reprise de l'entreprise Duralex à La Chapelle Saint Mesmin, le tribunal de commerce estime que l'offre financière n'est pas suffisante et lui demande de la revoir avant le mardi 26 janvier.
Les salariés de Duralex à la Chapelle Saint Mesmin vont devoir encore attendre un moment avant d'être fixé sur leur sort. Ce vendredi 22 janvier, le tribunal de commerce d'Orléans a demandé à Cookware International, la maison-mère de la marque française Pyrex, le seul repreneur pourtant encore en lice de manière jugée sérieuse, d'améliorer son offre de reprise.
Il lui donne jusqu'au mardi 26 janvier pour augmenter la somme qu'il propose pour reprendre les actifs de la verrerie, en redressement judiciaire depuis le mois de septembre dernier. Et une nouvelle audience est programmée deux jours plus tard, le jeudi 28 janvier.
Un rachat "à perte" que n'accepte pas le tribunal
Car après avoir entendu les représentants du groupe international présenter leur offre, les juges ont estimé qu'elle n'était pas à la hauteur. Le président du tribunal de commerce a expliqué en rendant sa décision de convoquer une nouvelle audience, que la somme proposée revenait à racheter l'entreprise Duralex à perte, sans même couvrir les dépenses incompressibles liées au rachat du stock et à la reprise d'un contrat chez Axa.
Pyrex doit donc revoir à la hausse une offre qui a pourtant reçu un avis favorable des représentants du personnel, qui la veille de l'audience s'étaient prononcés. Bien conscients, malgré tout, qu'elle n'était pas à la hauteur, selon Joël Chardon, élu Force Ouvrière au CSE (Comité Social et Economique) : "bien sûr qu'aujourd'hui on a l'impression que Duralex est bradé, mais c'est parce que l'ancien actionnaire, les fères Ioanidès, ont refusé une offre de Pyrex quand l'usine n'était pas encore en redressement".
Pyrex seul repreneur encore en lice
Avant l'audience, ce vendredi, les choses semblaient pourtant s'être éclaircies. L'actuel actionnaire avait renoncé à présenter une offre de reprise, le deuxième candidat n'était pas là. Et le plan de continuation de la société qui se revendique propriétaire, n'était pas jugé sérieux, il ne restait donc en lice que l'offre de la maison-mère de Pyrex.
La CGT prépare un plan de reprise par les salariés
Pour Pascal Colichet, représentant du personnel, délégué CGT et élu au CSE de Duralex, la décision du tribunal est compréhensible, mais elle est regrettable, alors que le groupe propriétaire de Pyrex montre son intérêt depuis plusieurs mois déjà. Lui aussi pointe la responsabilité de l'ancien actionnaire, et déplore le temps perdu qui mène à la situation d'aujourd'hui.
Car si jeudi 26 janvier le tribunal estime que l'offre reste insuffisante, le risque c'est la liquidation. "Inenvisageable" dit la CGT, qui dit préparer, de son côté, une solution de reprise par les salariés, mais le plan est difficile à mettre en place, cela prend du temps. Or du temps, Duralex n'en a pas. Le syndicat compte mobiliser les salariés avant l'audience du jeudi 28 janvier.