Émeutes dans le quartier Mistral à Grenoble : haro sur les "fake news"
Après l'accident de scooter qui a coûté la vie à deux adolescents grenoblois samedi soir et provoqué des émeutes dans le quartier Mistral, certaines "fake news", de fausses informations, circulent sur les réseaux sociaux.
"Brûlez tout, retournez tout, partagez le message de partout et agissez" : voilà un extrait de ce qu’on peut lire sur les réseaux sociaux préférés des adolescents : Snapchat et Instagram, après l'accident qui a coûté la vie à deux jeunes hommes, samedi soir, à Grenoble.

Cet appel à la violence, notamment contre les policiers, est partagé par bon nombre de jeunes de l’agglomération grenobloise. Des photos sont également diffusées, comme celle d'une plaque d'immatriculation présentée comme celle de la voiture de la bac qui suivait les jeunes au moment de l’accident.
Pour beaucoup, la police est responsable et le bus impliqué dans l'accident n'a jamais existé
Sur Twitter et Facebook, on ne trouve pas d’appel à la violence aussi clair mais des communiqués (pleins de fautes d’orthographe) expliquant que les faits rapportés par le procureur Éric Vaillant sont faux. Sur les réseaux sociaux, comme dans le quartier Mistral, beaucoup soutiennent que le bus impliqué dans l'accident n'a jamais existé, et que les policiers ont déstabilisé voir percuté les deux victimes de 17 et 19 ans en les poursuivant. Pourtant dimanche soir, le procureur de la République de Grenoble a reçu journalistes et familles des victimes pour expliquer les circonstances de l’accident. Il existe, selon le procureur, une vidéo de caméra de surveillance attestant la présence du bus, et des témoins : l'équipe de foot qui se trouvait à l'intérieur.
Pour Yannick Biancheri, secrétaire départemental du syndicat SGP Unité Police-FO à Grenoble, il y a un vrai problème avec les réseaux sociaux : "On est dans la sur-communication, et beaucoup de personnes n'analysent pas les messages qu'ils reçoivent et les prennent pour argent comptant. Bien sûr il y a eu un drame, mais de là à donner de fausses informations disant que les policiers les ont percuté alors que les policiers étaient à distance... Je crains que des jeunes qui n'ont pas toutes les informations nécessaires pour avoir une analyse sur cet accident soient mobilisés et essaient d'en découdre avec les policiers. Je crains qu'il y ait des policiers blessés, ou des jeunes, car bien sûr il y aura réponse de la part des collègues!"