En cas d'incendie, les trésors des archives vauclusiennes partiraient-ils en fumée ?
Les pompiers de Vaucluse se sont exercés aux Archives départementales ce mardi. Objectif, sauver les pièces les plus précieuses du fonds. Mais encore faut-il les déterminer...

Une demi-journée d'exercice, et un constat : en cas d'incendie, le département pourrait perdre une bonne partie de son fonds. C'est pour éviter un scénario catastrophe que les archivistes du département, tentent de déterminer quelles sont les archives les plus précieuses. Mais tout est précieux, pour les agents employé aux archives départementales : "C'est très cruel de choisir ceux qu'on va sacrifier au feu", se désole Bruno Poinas, directeur adjoint.
Alors ils listent 22 critères : "Il faut tenir compte de l'ancienneté d'un document, de sa rareté, si c'est un document récapitulatif ou pas". Le plus ancien document date de la fin du IXe siècle, une convention entre deux seigneurs. Mais est-il plus important que des archives papales ? Ce ne sont pas forcément des exemplaires uniques...
Sauver 5% du fonds. Mais quel est le plus précieux ?
Tout est précieux, et sur des kilomètres de rayonnage : 25 ! 21 au palais des papes, le reste dans des réserves. "On essaie de donner des notes de 0 à 1 à 22 critères et on prend les meilleures notes", détaille Bruno Poinas.
"On essaie qu'il n'y ait pas plus de 5% de documents dans une salle à sauver... Sinon c'est impossible". Car le calcul est vite fait : 5% de un kilomètre, cela fait 50 mètres... et 500 boîtes à sauver !
Ce mardi matin, les pompiers ont enfumé les archives, pour se mettre en situation. Il fallait récupérer "des petits magnets fluorescents de 10 par 10 collés sur des boîtes d'archives, dispersées dans l'ensemble d'un local", précise le lieutenant Damien Bachelier.
Bilan 10 boîtes récupérées en 20 minutes. C'est un début... Mais si on fait le calcul : 5 % de 25 km de rayonnages, cela fait... 1,250 km d'archives précieuses à sauver.
L'exercice de ce mardi matin portait sur la sauvegarde du fonds, après évacuation du personnel. Et s'il restait quelqu'un coincé à l'intérieur ? Tant pis pour le papier. "La priorité est de récupérer cette personne-là", tranche Damien Bachelier.
