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En minorité et privé de ses délégations, Jean André, le maire de Bethoncourt ne démissionnera pas

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L'impasse est totale en mairie de Bethoncourt où le maire, mis en minorité et sans délégations, a les mains liés. L'opposition devenue majoritaire, dénonce pressions, intimidations et propos indignes et réclame sa démission. Jean André s'accroche et invoque des querelles d'égo. Jusqu'à quand ?

"J'ai élu pour six ans. Et je n'ai pas l'intention de démissionner", explique Jean André "J'ai élu pour six ans. Et je n'ai pas l'intention de démissionner", explique Jean André
"J'ai élu pour six ans. Et je n'ai pas l'intention de démissionner", explique Jean André © Radio France - Christophe Beck

Sur le marché de la place Cuvier, en plein quartier Champvallon à Bethoncourt, on s'interroge. "Ben, ça va mal à la mairie. Des adjoints sacrifiés, un maire bloqué. Je ne sais pas comment ça va finir tout ça ?" lance Christiane. "La seule issue, c'est de refaire une élection. Je ne vois pas comment on va y échapper", ajoute Souleymane. L'impasse est totale à Bethoncourt où le maire, mis en minorité et sans délégations, a les mains liés. L'opposition devenue majoritaire, dénonce pressions, intimidations et propos indignes et réclame sa démission.

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L'impasse

Plus bas au village, la crise couve au sein du conseil municipal. En octobre dernier, le maire, Jean André tente de démettre une adjointe. Il se retrouve en minorité. Rebelotte en décembre où une partie de son équipe se rallie à l'opposition pour voter, à 15 voix contre 14, le retrait des délégations du maire. Depuis, c'est l'impasse totale. Toutes les décisions, dont le budget primitif, sont retoqués. 

Jean André dénonce des querelles d'égo. "On veut casser du maire, au détriment du bien-être des habitants. Ce n'est pas moi qui prend les habitants en otage. C'est eux qui bloquent le système et trahissent les béthoncourtois". 

Philippe Mauro, leadeur de l'opposition (à gauche) avec Adbelhakim Abbad et Isabelle Thiébaud, adjoints, privés de leurs délégations
Philippe Mauro, leadeur de l'opposition (à gauche) avec Adbelhakim Abbad et Isabelle Thiébaud, adjoints, privés de leurs délégations © Radio France - Christophe Beck

Une crise qui se durcit

Nouvel escalade cette semaine. Le maire retire les délégations à deux adjoints : Adbelhakim Abbad et Isabelle Thiébaud, suspectés d'avoir voté contre lui en décembre. Ces derniers dénoncent violences, intimidations et propos indignes. Et même davantage. "En décembre, dernier, à l'issue du scrutin qui a désavoué le maire, on nous a intimé l'ordre de présenter nos bulletins restants pour connaître la nature de notre vote" explique Isabelle Thiebaud, ex adjointe. "J'ai déposé une main courante à la gendarmerie pour dénoncer cette intimidation, en violation d'un scrutin à bulletin secret". 

Pour le reste, la nouvelle majorité opposée au maire entend poursuivre cette obstruction jusqu'au départ de celui-ci. "Il vaut mieux bloquer la commune deux ou trois mois plutôt que de condamner les habitants à subir cette gestion jusqu'à la fin du mandat" explique Philippe Mauro, le leadeur du groupe d'opposition. Jusqu'à quand ? Il y a la première échéance du 15 avril où le budget doit être voté. "J'ai interpellé monsieur le préfet pour lui demander d'intervenir plus tôt. Pourquoi attendre trois mois pour lever cette paralysie ?".

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Sur le refus de démission, Adbelhakim Abbad ajoute : "Au delà de l'entêtement, il y a la sottise. A un moment donné, il faut qu'il réfléchisse. A 15 contre 14, il n'y plus d'issue de secours. Privé de son pouvoir politique et financier, monsieur André est aujourd'hui une charge pour la commune". 

Jean André espère encore sortir de l'impasse en renversant le rapport de force. "Sur les huit conseillers de ma majorité qui ont rallié l'opposition, certains se posent des questions. On devrait pouvoir les ramener à la raison. On va s'y atteler". 

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