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Ethylotests anti-démarrage : "Je préfère ça que passer l'hiver à pied"
Depuis mi-septembre, une quinzaine de Finistériens ont fait installer sur leur voiture, après un contrôle d'alcoolémie positif, un éthylotest anti-démarrage, plutôt que de voir leur permis suspendu. La campagne nationale pour ce dispositif était lancée hier lors d'un contrôle à Plonéis.

C'était après un repas arrosé, le 23 septembre dernier. Jules (son prénom a été changé à sa demande) se fait arrêter par les gendarmes en rentrant chez lui, le contrôle se révèle largement positif : ils mesurent 0,92g par litre de sang, bien au-delà de la limite légale de 0,5g.
Surprise ! Ils lui laissent le choix, soit une suspension d'office de six mois, soit l'installation, sur la même période, d'un éthylotest anti-démarrage. Le retraité n'hésite pas un instant : "C'est une petite procédure en plus du démarrage habituel, mais on s'y fait. C'est moins contraignant que d'être à pied, d'autant que l'hiver va bientôt être là. A pied ou à vélo, à l'âge que j'ai, là où j'habite, ça me pèserait beaucoup".
Une deuxième vérification après cinq à vingt minutes de conduite
Dans les jours qui suivent, la préfecture lui délivre une autorisation de rouler, à condition qu'il présente le certificat d'un des cinq installateurs agréés du Finistère, prouvant qu'il a fait équiper sa voiture du système. Depuis, à chaque tour de clef, il doit sortir le boîtier, relié au démarreur de la voiture par un fil, de la boîte à gants, souffler comme lors d'un contrôle de gendarmerie, et si son taux d'alcoolémie est inférieur à la limite légale, il peut démarrer. "Mais au bout d'un délai aléatoire de cinq à vingt minutes, le système sonne de nouveau, il faut alors s'arrêter, couper le contact, et reproduire le geste. Le système vérifie qu'on est toujours sous la limite, qu'on n'est pas en phase d'alcoolémie ascendante".
Peut-on gruger le système en faisant souffler quelqu'un d'autre ? Oui ! Mais il faut que la personne à jeûn soit dans la voiture pendant le trajet pour le deuxième test. Et si le conducteur se fait arrêter alcoolisé, ou s'il est impliqué dans un accident, il sera considéré comme roulant sans permis, et la personne qui a soufflé pour lui sera considérée comme complice et tout autant responsable de l'accident.
Jules va devoir s'astreindre à faire ce geste pendant six mois au moins. "Je suis convoqué le 27 novembre prochain au tribunal. Je sais déjà que j'ai perdu six points, et _le juge pourra décider de prolonger la durée d'obligation d'utilisation de ce système, et de m'infliger une amende, qu'il pourra alléger de ce que m'a coûté l'éthylotest__"._
La sécurité routière espère que le coût baissera dans les mois à venir
Car la machine et sa pose ne sont pas gratuites : Jules doit débourser près de 1 000 euros pour six mois, environ 350 euros pour l'installation et le retrait, et 96 euros par mois pour la location. Il est également possible d'acheter un éthylotest anti-démarrage, ce qui coûte pour le moment aux alentours de 1 300 euros, plus avantageux pour ceux qui se voient infliger une longue suspension.
"C'est le coût pour garder son travail quand on est artisan ou commercial", explique Emmanuel Barbe, le délégué interministériel à la sécurité routière, présent hier sur le gros contrôle routier de Plonéis, qui servait de lancement à la campagne nationale pour la promotion de ce dispositif. "Mais avec la généralisation du système à toute la France, _nous espérons que plus il y aura de systèmes installés, plus les coûts de pose, d'achat et de location vont baisser__"_.
Rôdée dans le Finistère et six autres départements de France depuis la mi-septembre, cette possibilité sera étendue à tout le territoire dès le début du mois de janvier. La préfecture du département s'est portée volontaire pour l'adopter avant les autres, car selon le préfet, Pascal Lelarge, "c'est un véritable enjeu de santé publique. Avec cet éthylotest, chaque jour le conducteur se rappelle que le boulet est passé très près". En 2017, environ 3 000 suspensions de permis ont été prononcées à cause de l'alcool dans le Finistère, sur 4 000 au total, et 40% des personnes tuées sur les routes dans le département entre 2013 et 2017 l'ont été dans un accident impliquant un conducteur alcoolisé, contre 31% en Bretagne et 30% au niveau national.
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