Expédition "Deep Time" en Ariège : les 15 équipiers ont refait surface après 40 jours sous terre
Ce samedi 24 avril, au terme de 40 jours d'expérience, les participants à la mission "Deep Time" dans la grotte de Lombrives en Ariège ont repris contact avec l'extérieur. Ils vont tous bien et regrettent finalement que l'aventure s'achève si vite.
Tandis que l'astronaute Thomas Pesquet s'arrimait à la Station Spatiale Internationale, à 400 kilomètres au-dessus de nos têtes, d'autres explorateurs ont eux quitté les profondeurs de la terre. Les 15 participants à l'expédition "Deep Time" ont refait surface ce samedi 24 avril après avoir passé 40 jours dans la grotte de Lombrives, à Ussat en Ariège, sans aucun repère temporel. Les huit hommes et huit femmes se portent bien, ils sont un peu fatigués mais visiblement très heureux de leur expérience collective.
40 jours sous terre, ressenti 31
La plupart des équipiers ont été sidérés la veille de leur sortie, jeudi à 20 heures, quand le directeur de cette mission scientifique Jérémy Roumian, resté sur terre, est venu leur annoncer que l'aventure touchait à sa fin. "Nous comptions nos cycles, avec ce qui correspondait à nos journées de vie puis nos nuits. Beaucoup d'entre nous étions plutôt autour de 31 jours. On était choqués d'apprendre que 40 jours s'étaient déjà écoulés !" explique Emilie, infirmière toulousaine et équipière Deep Time qui a fêté ses 30 ans dans la grotte. "J'espère qu'on ne s'est pas trop trompé de jour", s'amuse-t-elle.
Une chose est déjà sûre : le temps est passé plus lentement sous terre. Privés de lumière et de tout repère, leurs journées duraient en moyenne une trentaine d'heures. "Nous allions nous coucher quand nous étions vraiment trop fatigués pour continuer, ce qui pousse un peu plus que d'habitude l'heure du coucher", précise Emilie.
Quel bonheur de retrouver tous ces parfums de l'extérieur ! - Marina
Les 15 participants ont donc retrouvé la lumière du soleil, sa chaleur, les odeurs de la nature... "Heureusement qu'on a nos lunettes noires en sortant, parce que le soleil tape fort ! Mais quel bonheur de retrouver tous ces parfums de l'extérieur. J'ai juste envie de m'allonger dans l'herbe et de profiter", confie Marina, aventurière venue du Québec, déjà nostalgique de son aventure. "C'est une petite famille qui s'est constituée. On est tous très soudés, le lien restera fort après notre sortie." Tous les volontaires semblent s'être entendus, malgré la promiscuité et des rythmes de vie très différents.
Une nouvelle phase de l'expédition s'ouvre désormais, celle de la science. Les 15 volontaires ont notamment remonté avec eux des données scientifiques sur leur santé sous terre (ils dormaient chaque nuit avec des électrodes sur les tempes). D'autres tests seront effectués sur leurs cerveaux dans les prochains jours, à l'Institut du cerveau à Paris.