Féminicide à Strasbourg : près de 300 personnes réunies en hommage à Yasemin Cetindag
Près de 300 personnes se sont réunies ce samedi 2 janvier après-midi place Kléber, à Strasbourg, pour rendre hommage à Yasemin Cetindag, 25 ans, retrouvée morte lundi dernier en forêt de Vendenheim. Son ex-conjoint est soupçonné de l'avoir tuée.
"Féminicide, trop de femmes perdent la vie", la phrase, inscrite en rouge, est brandie sur une pancarte. Un message porté par près de 300 personnes Place Kléber, à Strasbourg, ce samedi 2 janvier après-midi. La majorité sont des femmes, venues rendre hommage à Yasemin Cetindag, 25 ans et mère de quatre enfants, retrouvée sans vie en forêt de Vendenheim lundi dernier. Son ex-conjoint est soupçonné de l'avoir tuée.
"Je suis la voix de toutes les femmes maltraitées"
Les prises de paroles s'enchaînent au pied de la statue du général Kléber devant laquelle quelques roses sont déposées autour d'une photo de Yasemin. Micro à la main, la voix tremblante, Layla entame un discours.
La sœur de la victime reprend sa respiration plusieurs fois, entre deux sanglots : "Ma présence ici n'est pas seulement l'image d'une femme effondrée par l'assassinat de sa petite sœur. Aujourd'hui je suis la voix de toutes les femmes maltraitées."
Protéger les femmes
Des applaudissements suivent dans le public. Beaucoup ont agrafé le portrait de Yasemine sur leur manteau en signe de soutien. "Je suis une femme, je suis maman, je suis une sœur. Et je m'inquiète de tout ce qui se passe, commence Aline, éducatrice sportive, j'aimerais que le gouvernement commence à prendre conscience qu'il faut protéger les femmes."
Cet appel au gouvernement revient souvent pendant le rassemblement. "C'est politique, on est dans un combat sociétal contre les violences machistes", déclare Ursula Le Menn, porte-parole national de l'association "Osez le féminisme".
Si la piste du féminicide est confirmée par les enquêteurs, ça serait le 97e en 2020. 146 femmes avaient été tuées par leur conjoint ou ex-compagnon en 2019 selon un décompte de l'AFP. C'est 25 de plus qu'en 2018.