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Gendarmes tués dans le Puy-de-Dôme : une véritable "scène de guerre" selon le procureur de la République

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Le procureur de la république de Clermont-Ferrand s'est exprimé, très ému, devant la presse ce mercredi après-midi, revenant sur les circonstances de la mort de trois gendarmes dans le Puy-de-Dôme. Les trois militaires de la brigade d'Ambert ont été touchés par les tirs d'un forcené dans la nuit.

Après avoir ouvert le feu sur les gendarmes, le forcené a mis le feu à son domicile. Après avoir ouvert le feu sur les gendarmes, le forcené a mis le feu à son domicile.
Après avoir ouvert le feu sur les gendarmes, le forcené a mis le feu à son domicile. © Maxppp - Richard BRUNEL

C'est très ému que le procureur de la République de Clermont-Ferrand s'est exprimé devant la presse ce mercredi après-midi. Il a commencé par souligner la douleur des forces de l'ordre face à ce drame qui a coûté la vie à trois gendarmes dans la nuit de mardi à mercredi et qui est un "traumatisme pour toute la gendarmerie." Eric Maillaud a tenu à affirmer son soutien également aux familles et aux proches des victimes, ajoutant que "cela fait Beaucoup de morts, beaucoup de chagrins et des familles endeuillées dans une période déjà compliquée."

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Le procureur de la République a également fait part de sa "pensée très sincère et émue pour le gendarme qui a été blessé" et qui est depuis revenu dans sa brigade" tout en soulignant toute "son admiration du courage" dont font preuve les gendarmes au quotidien. Pour accompagner les militaires de la brigade d'Ambert et leurs proches dans les jours à venir, une cellule psychologique sera mise en place. 

Pas d'antécédents de violences conjugales à ce stade de l'enquête

Eric Maillaud est ensuite revenu sur le déroulement des faits tel qu'il est connu ce mercredi après-midi. C'est précisément à 20h52 ce mardi soir qu'une femme prévient la gendarmerie d'Ambert qu'une amie à elle se trouve en danger, menacée par son conjoint dans un hameau isolé de la commune de Saint-Just dans le Puy-de-Dôme. Le procureur de la République a précisé qu'à sa connaissance pour l'instant, il n'y avait "aucun antécédents connus de violences conjugales, aucune plainte de quelque nature" même s'il "reste très prudent en attendant l'ensemble des vérifications." 

La patrouille envoyée sur place voit un homme armé sur les lieux et déclenche donc les renforts. Après avoir mis le feu à la maison, l'homme tente alors de s'enfuir une première fois avant de revenir à l'intérieur. Il va alors tirer à de nombreuses reprises, sans menaces préalables, sur les gendarmes qui tentent de de secourir cette femme réfugiée sur le toit de sa maison, après avoir été frappée à la tête par son compagnon. 

Les victimes sont le brigadier Arno Mavel (21 ans), le lieutenant Cyrille Morel (45 ans) et l'adjudant Rémi Dupuis (37 ans). Ils sont morts "dans des circonstances particulièrement ignobles", a dénoncé M. Darmanin. Le procureur de la République évoque une "une véritable scène de guerre, avec des centaines de douilles, une maison incendiée," quand il est arrivé sur place. Un quatrième militaire a "miraculeusement survécu", sauvé par son gilet pare-balles. "Après quelques soins à l'hôpital", il a souhaité retrouver sa brigade. 

Le forcené parvient ensuite à s'échapper au volant de son véhicule, un 4x4. Un très important dispositif est déployé dans la nuit pour tenter d'appréhender le suspect. Près de 400 gendarmes ont été mobilisés sur cette opération et le GIGN arrive sur place vers 02H30, renforcé par des éléments venus de Dijon. 

Le corps de l'assaillant a finalement été découvert dans la matinée à proximité de son 4x4 renversé, à environ 1,5 kilomètre de son domicile. Les gendarmes retrouvent des armes à feu et des couteaux dans sa voiture. Preuve, pour Eric Maillaud, qu'on a _"affaire à quelqu'un qui était extrêmement déterminé à faire un carnage. "_D'après les premiers examens du médecin légiste, les enquêteurs ont "toutes les raisons de penser qu'il s'est suicidé." 

Un profil "inquiétant"

Le procureur de la République est aussi revenu sur le profil du forcené, un profil "inquiétant" selon Eric Maillaud. L'homme avait suivi une formation militaire, Cet homme de 48 ans était arrivé il y a quatre ans à Saint-Just, où il avait monté une entreprise d'exploitation forestière, il suivait d'ailleurs une formation d'élagueur. Les services de police et de la justice le connaissaient pour des litiges avec son ancienne épouse avec qui il a eu une fille, concernant la garde et le non-paiement de la pension alimentaire. 

C'était aussi un tireur qui pratiquait le tir en compétition et possédait tout un arsenal chez lui. Eric Maillaud a également décrit un homme "qui se disait catholique très pratiquant, on pourrait même dire traditionaliste, survivaliste (... ) un individu au profil extrêmement inquiétant". Il semble "qu'il était convaincu de la fin du monde prochaine", a relaté M. Maillaud. Le procureur de la République a précisé que l'enquête devrait permettre d'établir plus précisément la personnalité de ce quadragénaire.  

Très choquée, la compagne du tireur est hospitalisée et n'a pu être interrogée par les enquêteurs. Elle était en couple depuis peu avec le tireur.

Puy-de-Dôme : Trois gendarmes tués, ce que l'on sait.
Puy-de-Dôme : Trois gendarmes tués, ce que l'on sait. © Visactu -
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