Gérald Darmanin à Pau après la mort d'un agent du centre d’accueil des migrants
Le ministre de l'Intérieur est venu à Pau quelques heures après la mort de Cyril, chef de service du centre Isard-Cos, tombé sous les coups de couteau d'un migrant soudanais, ce vendredi.
L'un des responsables d’un centre d’accueil pour demandeurs d’asile a été mortellement poignardé ce vendredi en fin de matinée à Pau. Cyril avait 46 ans, père de famille, il a reçu plusieurs coups de couteau. Le suspect, actuellement en garde à vue au commissariat de Pau, est un demandeur d'asile soudanais de 38 ans. Une enquête est ouverte pour assassinat. Le ministre de l'Intérieur s'est rendu à Pau quelques heures après les faits.
Désarmé et isolé par les collègues de Cyril
Cet homme est arrivé calmement au centre en fin de matinée, sans signe d'énervement. Il a été accueilli, et donc reçu par Cyril, ce chef de service. On ne sait rien de ce qui s'est passé dans ce bureau avant l'agression, mais les collègues de Cyril sont tout de suite intervenus et ils ont isolé l'agresseur, dans un bureau voisin, le temps que la patrouille de la Brigade Anti-Criminalité arrive. Quand les policiers sont arrivés, il était désarmé. Le couteau est resté dans le bureau de la victime.
Le parcours de l'auteur présumé
Ce migrant est en France depuis 2015. L'OFPRA lui a refusé son droit d'asile, qu'il a obtenu de la justice administrative ; un droit d'asile, jusqu'à cette condamnation en 2017. Des violences avec armes. Une arme blanche. Il était sorti de prison et n'a pas répondu aux trois convocations de la préfecture qui devait lui signifier le non renouvellement de son droit d'asile et sa reconduite à la frontière, en raison de cette condamnation. Mais il s'est présenté dans ce centre qui l'a hébergé pendant deux ans, avant ses ennuis judiciaires.
"Qu'on ne mélange pas tout"
Sur place, Gérald Darmanin s'est exprimé, réagissant notamment aux propos de Jordan Bardella, Vice-Président du Rassemblement national qui s'interrogeait sur la présence en France d'un "migrant soudanais, condamné et emprisonné, semble-t-il pour agression avec arme". "Il faudrait surtout qu’on ne mélange pas tout", a rétorqué le ministre de l'Intérieur. "J’ai vu ici ou là quelques réactions qui ne font pas honneur à ceux qui les ont faites. Il est normal que la République applique des règles. Quand on n’a plus vocation à rester sur le territoire national, on doit en partir. Mais il est tout à fait normal que la République soit fidèle à la vocation de la France d’accueillir des réfugiés."