Grenoble : accident mortel samedi soir, suivi d'une nuit d'émeutes dans le quartier Mistral
À Grenoble, samedi soir vers 22h30, deux jeunes qui circulaient à scooter ont percuté un car sur le pont de Catane. Après cet accident des émeutes ont éclaté dans le quartier Mistral, tout proche.

Deux jeunes de 17 et 19 ans sont morts samedi soir à Grenoble dans un accident de scooter. Ils roulaient sans casques et ont refusé un contrôle de police. Ils ont percuté un car dans leur fuite, sur le pont de Catane. Environ 45 minutes plus tard, des émeutes ont éclaté dans le quartier Mistral, tout proche. L'un des deux jeunes était un ancien habitant du quartier, l'autre y vivait encore avec ses parents.
Une centaine de jeunes a fait face aux force de l'ordre
Plusieurs incendies se sont déclarés : des feux de poubelles et de voitures. Une centaine de jeunes a fait face aux forces de l'ordre. Vers une heure du matin, une quarantaine d'entre eux s'en est pris à un cantonnement de CRS à proximité, la CRS 47, avec des jets de projectiles et des insultes. Ils ont ensuite incendié deux voitures à trente mètres du portail et ont tenté de l'escalader. Un CRS est sorti du poste de police et a pointé son fusil d’assaut sur eux, pendant que son collègue lançait des grenades lacrymogènes et appelait des renforts. Les individus sont partis mais ont continué d'allumer des feux de poubelles et de voitures dans le quartier Mistral jusqu'à 5h du matin. Une source policière confie : "De mémoire, il n'y a jamais eu d'attaque aussi franche de la CRS 47".
"C'est vrai que le quartier est réputé pour être tendu, mais on n'a jamais eu ce niveau là d'intensité." - Alexandre, témoin
Alexandre habite sur le boulevard Joseph Vallier et a vue sur le quartier Mistral : "Je voyais les flammes qui s'élevaient... C'était tendu, il y avait plusieurs incendies. J'ai entendu beaucoup de cris avec des invectives, des heurts... C'est vrai que le quartier est réputé pour être tendu, mais on n'a jamais eu ce niveau là d'intensité. Des voitures qui brûlent ça arrive, mais de là à voir trois, quatre foyers différents et autant de cris... Je n'ai jamais vu ça."