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Grenoble : le quartier Mistral, un jour après la très médiatique opération de police menée par la préfecture
Au lendemain de l'opération de police dans le quartier Mistral ce mercredi soir, faisant suite à la diffusion de vidéos mettant en scène des dealers lourdement armés, il est difficile, voire impossible de discuter avec des habitants sur leur quotidien dans ce secteur de Grenoble.

A la vue du micro France Bleu Isère, certains jeunes du quartier Mistral nous interpellent pour nous dire que personne ne nous parlera. D'autres avouent clairement qu'ils n'en ont pas envie par peur d'être reconnus et des représailles. Voilà le climat dans ce quartier sensible de Grenoble. La médiatique opération de police, menée par le Préfet de l'Isère Lionel Beffre ce mercredi soir, sur ordre direct du ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, n'a donné lieu à aucune interpellation . Le jour d'après, il est très compliqué d'obtenir des témoignages d'habitants sur leur quotidien.
Pour échanger, c'est vers les structures de quartiers qu'il faut se tourner. Brahim Rajab, président du "Prunier sauvage", un lieu de la vie culturelle à Mistral, est l'un des rares à avoir accepté de témoigner sur les derniers événements. "J'aimerais bien que l'on se mette à la place des pères et des mères de familles qui sont là et qui ne demandent qu'à élever leurs enfants dignement, de vivre dignement" explique-t-il.
"Ce n'est pas si facile que ça de prendre la parole sur cette vie sur l'espace public et sur certains problèmes du quartier. C'est évident" - Brahim Rajab, président du "Prunier sauvage".
Les vidéos mettant en scène des dealers armés de fusils d'assaut et l'opération de police de la préfecture, selon lui, nuisent à l'image du quartier. "On a l'impression qu'on essaie de construire et c'est cyclique. A chaque fois, il y a des événements qui sont récupérés pour ternir l'image d'un quartier et de ses habitants. C'est une catastrophe pour eux" regrette-t-il, amer. "Ça crée un climat délétère, détestable pour ceux qui vivent ici tous les jours" poursuit-il encore. "Tous les gens qui font des opérations de communication, que ce soit ces jeunes ou les pouvoirs publics, doivent réfléchir aux retombées. Ce n'est pas en répondant de cette manière que l'on arrivera à faire changer les choses" conclut-il.
Une enquête est en cours
Un jeune nous a aussi interpellé dans la rue à la vue du micro pour connaître la raison de notre présence. Après quelques minutes de discussion, il nous indique, hors micro, qu'un clip de rap était en tournage, que les armes étaient factices et que les images ont fuité. Avant de continuer en expliquant que c'est l'extrême-droite politique qui a largement diffusé ces images. Une enquête menée par le parquet de Grenoble déterminera l'auteur, le diffuseur ainsi que les personnes filmées sur ces images qui ont énormément choqué.
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