Héritage de Johnny Hallyday : décision le 13 avril sur le droit de regard de Laura et David sur l'album posthume
Les avocats des aînés de Johnny Hallyday ont tenté vendredi de convaincre la justice de l'"urgence" à geler les avoirs du rockeur, et demandé un droit de regard sur son ultime album contre l'avis de Laeticia et du producteur du disque. Décision le 13 avril.

Laura Smet et David Hallyday ont réclamé vendredi à la justice le gel des avoirs du rockeur mort en décembre, et demandé un droit de regard sur son ultime album, ce que leur dénient son producteur, Warner, et sa veuve, Laeticia. Le rôle exact joué par Laeticia dans la succession de son mari a été l'un des points centraux des débats de près de quatre heures : les avocats de David et Laura s'interrogent sur sa qualité d'"exécuteur testamentaire", alors qu'elle est aussi l'unique bénéficiaire du ou des trusts mis en place par le chanteur en 2014.
Laeticia "manipule l'opinion publique"
Me Piccio, avocate de David, a noté "une réduction testament après testament de la part réservataire des enfants de Jean-Philippe Smet", jusqu'à ses ultimes volontés exprimées en juillet 2014. L'avocate a également pointé en Laeticia "une communicante hors pair" qui "manipule l'opinion publique et les débats". "En 15 jours, on a assisté à un déballage médiatique sans précédent. Mais venir ternir l'image (du chanteur) pour redorer le blason de Mme Boudou", le nom de jeune fille de Laeticia Hallyday, c'est "scandaleux", a estimé l'avocate.
"On essaie de bâtir une histoire, l'histoire d'un homme fragilisé, faible, accaparé par sa belle-famille aux seules fins d'une main-mise sur sa fortune", a rétorqué Me Ardavan Amir-Aslani, conseil de Laeticia Hallyday. Certes, les dispositions testamentaires successives "vont effectivement dans une seule direction, vers sa femme", mais "est-ce que c'est interdit, immoral ?", a-t-il interrogé.
Un montage financier complexe
Le trust JPS (pour Jean-Philippe Smet), mis en place en juillet 2014, était géré par le chanteur jusqu'à sa mort et devait, selon ses dernières volontés, bénéficier à son décès à sa veuve, puis à ses filles Jade et Joy à la disparition de leur mère. Ce montage financier complexe, très courant dans les pays anglo-saxons, était pensé pour "protéger Laeticia et ses enfants" au décès du chanteur, explique celui qui a été son avocat pendant près de huit ans.
"Droit d'écouter"
Outre son patrimoine, l'album que le "Taulier" avait presque achevé à sa mort a également été évoqué dans les débats. L'artiste avait travaillé une grande partie de l'année 2017 sur ce 51e album studio, qui doit sortir courant 2018. Une dizaine de chansons ont été enregistrées mais les aînés de l'ex-"idole des jeunes" demandent au préalable un droit de regard sur cet album.
"Ce que nous demandons, c'est de pouvoir écouter (l'album) et après avoir écouté, éventuellement d'en tirer des conséquences", a expliqué hors audience Me Emmanuel Ravanas, avocat de Laura. L'avocat de Warner Music France Eric Lauvaux a opposé une fin de non-recevoir : "Johnny Hallyday a validé l'ensemble des compositions musicales qui figurent sur l'album, il a choisi les compositeurs".
Le tribunal rendra sa décision le 13 avril. David et Laura ont parallèlement engagé une autre action devant le TGI, qui elle pourrait prendre des années, pour dénoncer le caractère illégal des dernières volontés de leur père, qui selon eux les "déshéritent".