Charente-Maritime : ils enquêtent sous l'eau
Leurs homologues mènent actuellement les recherches pour trouver la petite Maëlys en Isère : en Charente-Maritime, les gendarmes de la brigade nautique sont les seuls à pouvoir faire des recherches et des prélèvements sous l'eau. Ils sont basés à La Rochelle et Royan.

La Rochelle, France
Dans les feuilletons télé (et la vraie vie parfois), les meurtriers jettent à l'eau l'arme du crime pour faire disparaître les preuves. C'est inutile : les gendarmes de la communauté de Brigade nautique à La Rochelle et Royan sont capables de relever des empreintes ou de faire des prélèvements ADN sous l'eau. Le plus souvent, ils doivent chercher une arme, un corps ou un véhicule dans un milieu opaque (on ne voit quasiment rien sous l'eau).
Ils mènent ces investigations dans le cadre d'une enquête judiciaire : "les plongeurs de la gendarmerie sont capables de donner un résultat fiable à 100%. Nous venons pour essayer de faire progresser l'enquête... ouvrir ou fermer des portes", explique l'adjudant-chef Christophe Laferrière qui commande la Brigade nautique de la gendarmerie de Charente-Maritime."On ne voit strictement rien, tout se fait au toucher. On ne veut pas passer à côté de l'objet parce qu'une fois qu'on sera passé on dira que cette zone est faite."
Des techniques de recherches sous l'eau spécifiques à la gendarmerie
Sous l'eau, la visibilité est peu importante. Pour retrouver une arme par exemple, les plongeurs ont le choix entre plusieurs techniques, dont celle du carroyage. La zone est quadrillée et chaque carré est méthodiquement fouillé à la main. Une fois la zone "clarifiée" le quadrillage est déplacé. La mission des plongeurs de la brigade nautique est de retrouver l'objet ou de pouvoir certifié qu'il ne se trouve pas à cet endroit là.
Les gendarmes disposent des mêmes outils que sur terre (en version sous-marine) : caméras, appareils photos, écouvillons pour faire des prélèvements. Dès qu'un objet est découvert (ou un corps, ou un véhicule) : tout est systématiquement relevé sur la "scène de crime". Les gendarmes disposent de plaquettes immergeables sur lesquelles ils peuvent écrire.
L'autre mission de la brigade nautique de la gendarmerie est de mener des contrôles en mer
Les recherches sous-marines représentent la moitié de l'activité de la Brigade nautique de la gendarmerie en Charente-Maritime sur l'année. Mais les gendarmes-plongeurs ont aussi une autre mission : mener des contrôles en mer. Ces contrôles ont lieu le plus souvent l'été.
L'hiver, ils se concentrent sur les professionnels : ostréiculteurs, pêcheurs, et vols d’huîtres à l'approche des fêtes de fin d'année. Il s'agit le plus souvent d'opération de sensibilisation et d'information : "en mer il y a très peu de gens qui fraudent, 98% de nos contrôles se terminent sans infraction", révèle l'adjudant-chef Christophe Laferrière.
Depuis l'instauration de l'état d'urgence, les gendarmes nautiques multiplient les patrouilles de sécurité en mer lors d’événements important (feu d'artifice du 14 juillet, festival Violon sur le Sable) pour éviter qu'une attaque ait lieu à partir de l'eau.
La communauté de brigade nautique de Charente-Maritime est composée de 10 sous officiers : cinq sont positionnés à La Rochelle, cinq à Royan. Quatre hommes sont en permanence plongée 7 jours sur 7.
Reportage : avec la brigade nautique de gendarmerie de Charente-Maritime