Incendie de la Charcuterie bordelaise : le gérant relaxé quatre ans après
Quatre ans après l'incendie de la Charcuterie bordelaise à Villenave d'Ornon, Arnaud Chedhomme a été relaxé par la Cour d'appel de Bordeaux, ce jeudi. Cette dernière a décidé d'infirmer la première décision qui avait vu l'ex-propriétaire condamné à trois ans de prison ferme pour incendie volontaire.
A l'énoncé de l'arrêt de la Cour d'appel de Bordeaux, Arnaud Chedhomme est tombé dans les bras de ses proches et de son avocat. Il a remporté, ce jeudi, un combat judiciaire long de quatre ans, depuis l'incendie de son commerce, la Charcuterie bordelaise, le 16 février 2017 à Villenave d'Ornon. Toute l'unité de production était partie en fumée, et les soupçons s'étaient rapidement portés sur le gérant, Arnaud Chedhomme. Interpellé et mis en examen, il était condamné en janvier 2019 à trois ans de prison ferme. Non, il n'est pas l'auteur de cet incendie qui a détruit son entreprise, a dit ce jeudi la cour d'appel de Bordeaux, qui a décidé de le relaxer.
Lors de son procès en appel, le 25 mars 2021, des éléments nouveaux étaient en effet apparus. Arnaud Chedhomme et sa défense avaient sollicité une expertise. Celle-ci n'écartait pas la piste d'un "aléa électrique" comme "possible source d'incident". La première expertise, qui avait conclu à un acte volontaire, avait en effet été jugée "incomplète" par la présidente de la cour d'appel de Bordeaux. Si les motifs de l'arrêt de la Cour d'appel n'ont pas été dévoilés, ce jeudi, elle a probablement relaxé Arnaud Chedhomme au bénéfice du doute.
Il est absolument impossible d'affirmer le caractère volontaire de l'incendie
Lui maintenait depuis le début qu'il était déjà sur la route, à Mérignac, au moment où il avait reçu les appels l'avertissant de l'incendie. "Il est absolument impossible d'affirmer le caractère volontaire de l'incendie. Comment voulez-vous l’attribuer à Arnaud Chedhomme, qui était celui qui avait le plus à perdre dans cet incendie ?", s'interroge son avocat Jean Gonthier.
Il a donc été relaxé de sa condamnation à trois ans de prison ferme, qui comprenait aussi une interdiction définitive de gérer une entreprise et le versement de 3 millions d'euros au mandataire liquidateur, et de 150 000 euros à la compagnie d'assurance Axa, qui s'était portée partie civile. Le parquet a désormais cinq jours pour porter l'affaire, s'il le souhaite, devant la Cour de cassation.
La première réaction d'Arnaud Chedhomme
De son côté, Arnaud Chedhomme disait, dès le prononcé de la décision vouloir "reconstruire une usine et relancer l'activité" de la Charcuterie bordelaise. "Je suis soulagé, l'honneur est sauf et la vérité éclate enfin", savoure-t-il. Reste aussi une procédure au civil, pour contraindre l'assureur Axa a payer les dommages liés à l'incendie. La défense d’Arnaud Chedhomme espère une audience d'ici la fin 2021.