Indre-et-Loire : 52 individus suivis pour radicalisation en 2017
jeudi 5 avril 2018 à 5:54 Par Xavier Louvel, France Bleu Touraine
L'attaque terroriste de Trèbes a rappelé que la menace djihadiste était toujours présente. En Indre-et-Loire, comme ailleurs en France, il y a un travail de repérage, de signalement, et de suivi d'individus. La préfecture d'Indre-et-Loire nous a fourni les données sur l'année 2017.
Indre-et-Loire, France
102 personnes ont été signalées en Indre-et-Loire auprès des services de sécurité pour des tendances à la radicalisation. La très grande majorité a entre 18 et 40 ans (vois graphique ci-dessous). Les individus habitent pour la plupart de l'agglomération tourangelle, puisque un tiers des signalements émanent des services de police. L'autre grosse source de signalement est la Sécurité intérieure par des traçages d'échanges internet notamment (20 personnes signalées en 2017 en Indre-et-Loire). Le reste des signalements vient de la gendarmerie (trois cas), le service pénitentiaire (un seul cas), trois cas signalés par l'Education nationale. Le numéro de téléphone et le site internet stop-djihadisme activés en France ont permis de signaler 28 personnes résidant en Touraine en 2017. Après enquête, la moitié de ces 102 individus sont finalement suivis pour radicalisation.
52 personnes ont été suivies sur l'Indre-et-Loire en 2017. Les vérifications après signalement ont nécessité de les placer sous surveillance. Automatiquement, ils ont été fichés S : 33 hommes, 19 femmes. Dans quelle commune tourangelle habitent-ils? Sont-ils français? Etrangers? Quel est leur degré de dangerosité? Ces renseignements, les services de sécurité les gardent pour eux, ce qui est compréhensible. Sur ces 52 individus, la très grande majorité a entre 18 et 40 ans (voir graphique ci-dessous). Huit ont moins de 18 ans.
Ces individus sont sous écoutes administratives. Les policiers ou gendarmes vérifient par exemple la facturation détaillée du téléphone portable. Parfois des surveillances de terrain sont mises en place. La pratique religieuse s'est-elle intensifiée? Quelles sont les fréquentations? Quelles sites internet sont consultés? Autant d'éléments qui sont répertoriées lors de réunions hebdomadaires en préfecture à Tours.
Surveillance physique, écoutes téléphoniques, analyses des consultations internet
A noter que depuis le 1er janvier 2018, 6 personnes suivies en Indre-et-Loire ont été hospitalisées, prises en charge dans un service psychiatrique. "Un travail est particulièrement menée depuis le début de l'année avec le CHU de Tours et avec l'Agence régionale de santé" explique la préfecture d'Indre-et-Loire, "afin de mieux coordonner l'action administrative et sanitaire dans le but d'une prise en charge toujours meilleure".