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Le gouvernement ferme le centre de déradicalisation de Pontourny, à Beaumont-en-Véron, le seul en France
Le seul centre de déradicalisation en France, installé à Beaumont-en-Véron, près de Chinon, est officiellement fermé.Le Ministère de l'Intérieur l'annonce vendredi 28 juillet. Ce centre voulu par le premier ministre Manuel Valls n'a cessé de provoquer la polémique depuis son ouverture il y a 10 mois

L'annonce est brève et tient en quelques mots : "Fermeture de l'unique centre de déradicalisation de France, à Pontourny (Indre-et-Loire)".
L'unique centre de déradicalisation de France avait une capacité de 25 personnes. Censé accueillir des gens volontaires pour se déradicaliser, il aura reçu neuf personnes en tout et pour tout, et il n'accueille plus aucun pensionnaire depuis février.
"L'expérience ne s'est pas révélée concluante", déclare le ministère dans un communiqué. "L'expérimentation d'un centre d'accueil ouvert, fonctionnant sur la base du volontariat, a montré ses limites. Le gouvernement a ainsi décidé de mettre un terme à l'expérimentation conduite à Pontourny, sur la commune de Beaumont-en-Veron".
Le projet avait été critiqué dès sa création, en septembre 2016, par beaucoup d'élus locaux et par quelques habitants inquiets. Dès le mois de juin dernier, sur France Bleu Touraine, le préfet d'Indre-et-Loire avait tiré un constat d'échec :
"Il y a une erreur d'appréciation initiale. On a surestimé la capacité des préfets à trouver des personnes volontaires. On a sous-estimé la difficulté à faire fonctionner ce centre. La difficulté c'est d'identifier des personnes en voie de radicalisation mais surtout que celles-ci soient volontaires. Il n'y a pas de volontaires", Louis Le Franc, préfet d'Indre-et-Loire, le 30 juin, sur France Bleu Touraine
Quelle reconversion pour le centre de Pontourny et ses salariés qualifiés?
Le préfet d’Indre-et-Loire a été chargé d’entamer sans délai les consultations locales pour envisager la reconversion du site. Une attention toute particulière sera portée à la situation de la trentaine de salariés. Ils bénéficieront d’un accompagnement individuel de la part des services de l’Etat, en liaison avec la ville de Paris dont dépendent les agents titulaires du site.
Pour autant, le communiqué du ministre de l'intérieur précise que "la reconversion à venir du centre de Pontourny ne signifie pas l’abandon d’une politique de prise en charge des publics en voie de radicalisation dans des structures adaptées". Le gouvernement étudiera, notamment, la possibilité d’ouvrir des structures de petite taille pour y accueillir des individus sous main de justice et y développer des solutions alternatives à l’incarcération.