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Inondations meurtrières de Lamalou-les-Bains, deux anciens maires devant le tribunal pendant trois jours

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Le tribunal correctionnel de Béziers se penche à partir de ce mercredi 30 mars et pendant trois jours sur les terribles inondations de Lamalou-les-Bains.

A Lamalou-les-Bains, les eaux ont tout emporté sur leur passage
A Lamalou-les-Bains, les eaux ont tout emporté sur leur passage © Radio France - Thierry Baldacchino

Dans la nuit du 17 au 18 septembre 2014, une gigantesque vague de six mètres de hauteur a tout balayé sur son passage au bord de la rivière le Bitoulet à Lamalou-les-Bains. Le tribunal correctionnel de Béziers se penche à partir de ce mercredi 30 mars et pendant trois jours sur ces terribles inondations.

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De nombreux camping-cars et caravanes stationnés au camping municipal de cette station thermale proche de Bédarieux (Hérault) ont été emportés par un puissant courant. Quatre personnes n'ont pas survécu à ces pluies torrentielles. Un couple, ainsi qu'une mère et sa fille sont retrouvés sans vie par les secours.

Le Bitoulet, une rivière calme en temps normal

Cette arrivée d'eau imposante est consécutive à la rupture d'un barrage naturel créé à une centaine de mètres en amont. Des troncs d'arbre et autres végétaux accumulés au fil des années se sont empilés les uns sur les autres après avoir été charriés par le courant. Le barrage a fini par céder sous la pression de l'eau.

Sept ans après ce drame, le maire de l'époque Philippe Tailland et son prédécesseur Marcel Roques sont les deux seuls à être poursuivis devant le tribunal correctionnel de Béziers pour homicides et blessures involontaires.

Une longue enquête en raison de la succession de quatre juges d'instruction

Un non-lieu avait été initialement rendu par le juge d'instruction après six années d'enquête. Ce dernier estimait qu'il n'existait aucune charge suffisante à l'encontre des six personnes initialement mises en examen. Suite à un recours, la chambre d'instruction de la Cour d'Appel de Montpellier renvoie finalement les deux anciens élus devant le tribunal. 

L'enquête démontrera l'absence de nettoyage de cette rivière en amont et en aval de Lamalou-Les-Bains, le camping municipal se trouvait par ailleurs sur un terrain classée en zone inondable à sa construction en 1978. La préfecture avait à l'époque donnait son autorisation. Mais le Plan de prévention des risques a ensuite modifié. L'espace est alors devenu non-inondable. Erreur d'appréciation ou pas ? De nombreuses victimes s'interrogent pourquoi l'Etat n'est pas  lui aussi poursuivi.

Depuis ce drame, le Bitoulet est aujourd'hui mieux entretenu

Des tonnes d'arbres et de branches avaient été retirés du ruisseau après le drame, sans compter de centaines d'objets (vélos, frigos, carcasses de voiture...) abandonnés par l'Homme. La rivière avait été transformée en décharge

Des  équipes Rivières sont aujourd'hui chargées de nettoyer les 340 km de berges de la Communauté de Communes du grand Orb dont fait partie Lamalou-les-Bains. Les secteurs à risque ont été identifiés et les interventions priorisées. Ce qui n'était pas le cas avant les inondations meurtrières de Lamalou-les-Bains en 2014. 

Philippe Tailland et Marcel Roques sont-ils responsables de ce mauvais entretien de la rivière ? Si cela avait été le cas, ce drame aurait-il pu être évité ? C'est à ces questions et bien d'autres encore que le tribunal de Béziers va tenter de répondre.

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