Interpellé avec 12 migrants à Ouistreham, un passeur présumé sera jugé fin janvier à Caen
Procès renvoyé au 31 janvier 2020 à Caen pour un Roumain de 41 ans interpellé dimanche avec 12 migrants afghans à Ouistreham à l'embarquement du ferry. Présenté en comparution immédiate, il a demandé un délai pour préparer sa défense. En attendant, il a été maintenu en détention.

L'homme a été interpellé dimanche 22 décembre 2019 sur le port de Ouistreham sur la ZAR, la zone d'accès réservé, lors d'un contrôle de routine. Les douaniers ont découvert 12 migrants à bord de son véhicule, une camionnette immatriculée en Grande Bretagne et qui était censée transporter des meubles. Trois familles afghanes se trouvaient là : six adultes et six enfants âgés de 2 à 11 ans. Ils seraient montés à bord à Caen.
Maintenu en détention malgré un traitement médical lourd
Le conducteur qui nie les faits et n'a pas de casier judiciaire a été présenté au tribunal correctionnel selon la procédure d'urgence de comparution immédiate. Il a demandé un délai pour préparer sa défense. Son avocate réclamait qu'il soit laissé en liberté en attendant le procès, placé sous contrôle judiciaire ou assigné à résidence, en raison de problèmes de santé, "un traitement anti rejet pour une greffe de rein". Mais le tribunal a préféré le maintenir en détention, "faute de garanties suffisantes".
Il est l'un des maillons du trafic selon la procureure
Selon la procureure de la république Carole Etienne, des investigations ont montré son implication dans le trafic. "Il n'est pas ici question de solidarité mais plutôt d'exploitation de la misère humaine" reproche-t-elle. Deux des migrants ont indiqué avoir payé 50.000 euros et 15.000 euros pour passer en Grande Bretagne. Des "fadettes" géolocalisées ont également permis de retracer son parcours. "Il a quitté le Royaume Uni avec sa camionnette pleine de meubles sans valeur... de Dunkerque à Ouistreham en passant pas Amsterdam sans en décharger aucun. Et il se retrouve ici avec 12 clandestins. Il est un des maillons du trafic" selon la magistrate. L'enquête se poursuit pour faire tomber son donneur d'ordre et ses complices.
L'audience a été renvoyée au 31 janvier 2020 à 14h.