Intrusion à la centrale de Cattenom : deux militants de Greenpeace condamnés à de la prison ferme
Le tribunal correctionnel de Thionville a condamné les militants de Greenpeace qui s'étaient introduits dans la centrale de Cattenom à des peines allant de cinq mois de prison avec sursis à deux mois ferme. Greenpeace France est condamné à 20.000 euros d'amende et va faire appel.

Le tribunal correctionnel de Thionville a condamné ce mardi 27 février les militants de Greenpeace à des peines allant de cinq mois avec sursis jusqu'à deux mois de prison ferme. Le 12 octobre 2017, huit militants de Greenpeace étaient entrés sur le site de la centrale de Cattenom en Moselle.
Ils étaient poursuivis pour "intrusion en réunion et avec dégradation dans l'enceinte d'une installation civile abritant des matières nucléaires".
Greenpeace France, représenté par son directeur général Jean-François Julliard, est condamné à 20.000 euros d'amende.
C'est la première fois que des militants de Greenpeace sont condamnés à de la prison ferme. L'ONG annonce qu'elle va faire appel.
Nous sommes des lanceurs d'alerte
Le 12 octobre à l'aube, huit militants de Greenpeace ont pénétré sur le site de la centrale de Cattenom en Moselle. Ils se sont approchés au plus près des piscines à combustible et ont lancé des feux d'artifice. Il avait fallu 8 minutes aux gendarmes pour les arrêter. Un laps de temps trop important pour les activistes de Greenpeace.
Habillés de leur chasubles jaunes floqués de vert, aux couleurs de Greenpeace, une quarantaine de sympathisants sont venus devant le palais de justice pour soutenir leurs camarades. Certains sont venus d'Allemagne ou du Luxembourg tout proche.
A l'intérieur, le procès débute. Le procureur de Thionville tente de savoir si l'action était organisée et financée par l'organisation Greenpeace. Les sept militants présents racontent comment en quelques minutes, ils ont pénétré dans l'enceinte de la centrale nucléaire. Ils expliquent qu'ils assument collectivement cette action, et se considèrent comme des lanceurs d'alerte.
La sécurité en question
"On assume cette action, on sait qu'elle est illégale, mais il fallait dénoncer les failles de sécurité" explique à la barre le président de Greenpeace France, Jean-François Julliard. Pour lui, il était nécessaire d'alerter l'opinion publique. "La démonstration d'un problème de sécurité est faite".
L'avocat de Greenpeace Alexandre Faro estime que ce procès est l'occasion de poser le débat de la sécurité des centrales nucléaires sur la place publique : "On est là pour dénoncer l'omerta dans le nucléaire. C'est difficile de poser ces question légitimes en dehors".
L'avocat d'EDF, lui, considère qu'il s'agit d'une escroquerie intellectuelle. Les gendarmes savaient à qui ils avaient affaire. A aucun moment, les intrus n'ont été en danger. Ils savaient aussi que la sécurité de la centrale n'était pas réellement menacée.
Le procureur avait requis des peines allant de six mois de prison avec sursis à six mois ferme.