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Isère : il y a 50 ans, l'incendie du "5-7", 146 morts dans une discothèque à Saint-Laurent-du-Pont
Au tout début du 1er novembre 1970, peu après 1h30 du matin, 146 jeunes ont péri dans l'incendie du "dancing" où ils étaient venus écouter un groupe, danser, draguer et s'amuser. C'était il y a 50 ans en Isère, à Saint-Laurent-du-Pont, le drame du "5-7".
Quand il prend la parole le 1er novembre 1970 à 13 heures le présentateur du journal de la première chaîne de l'ORTF, Jean Lanzi, l'air grave parle "d'un de ces faits que l'on dit 'divers' et qui, dans l'histoire des faits divers, restera sans doute comme la tragédie de Saint-Laurent-du-Pont ce 1er novembre 1970". Il n'avait pas tort. La tragédie qui gardera finalement plutôt le nom de "tragédie du 5-7", ou "drame du 5-7", a marqué la seconde moitié du XXe siècle et toute la génération du baby-boom.
Une boîte qui a séduit la jeunesse de la région
Dans la nuit du 31 octobre au 1er novembre 1970, 146 personnes ont péri dans l'incendie du "5-7", une discothèque -ou un dancing comme on l'appelle plutôt à l'époque- située à Saint-Laurent-du-Pont (Isère), ouvert depuis mars 1970 et devenu à la mode en quelques mois. Il faut dire que le lieu n'avait rien à voir avec les bals des parents, des groupes s'y produisaient -comme ce soir-là les Storms, venus du Golf Drouot à Paris- dans un décor de caverne reconstitué en papier mâché et polystyrène expansé. Le tout dans un coin tranquille de Chartreuse, non loin de Voiron et à portée de voiture de Grenoble et Chambéry. On vient même de Lyon pour aller danser au 5-7.
En dix minutes, le dancing devient un piège mortel
Une boîte à la mode, mais dangereuse. Le 1er novembre vers 1h30, un incendie, parti semble-t-il d'un court-circuit mais ça n'a jamais été confirmé, embrase la salle en dix minutes à peine. Les quelques 180 personnes présentes sont piégées à l'intérieur par des issues de secours bloquées pour éviter les resquilleurs et un tourniquet d'entrée chargé de réguler le flux des clients dans un sens mais qui interdit toute fuite massive. Les victimes sont mortes asphyxiées par les vapeurs de plastique fondu et brûlées. Quand les pompiers arrivent, alertés par un des responsables de l'établissement dépourvu de téléphone, il est bien trop tard.
Des victimes entre 14 et 27 ans, âgées de 20 ans en moyenne
146 garçons et filles âgés de 14 à 27 ans, venus de toute la région, parfois en car, sont morts. L'impressionnante chapelle ardente dressée dans le gymnase de Saint-Laurent-du-Pont marquera toute une génération. Neuf de ces victimes n'ont jamais pu être identifiées. Depuis 1976, un mémorial a été érigé sur les lieux à Saint-Laurent-du-Pont. La mort du général De Gaulle, huit jours après, éclipsera quelque peu le drame, ce qui permettra au journal satirique Hara-Kiri, ancêtre de Charlie Hebdo, d'ironiser en titrant "Bal tragique à Colombey - 1 mort".
Il y a eu un "après 5-7" judiciaire qui révélera plusieurs dizaines d'infractions aux règles de sécurité incendie. Au final, le seul gérant survivant -sur trois associés- a été condamné à de la prison ferme (six mois). Quatre autres personnes, des acteurs de la construction du 5-7 et le maire de Saint-Laurent-du-Pont, ont écopé de prison avec sursis. Il y a eu aussi un "après" en matière de règle de sécurité dans les boîtes de nuit et plus largement dans les lieux recevant du public.
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