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Garde à vue mouvementée à Béziers : ''J'ai eu peur pour ma vie et celle du policier'' confie l'avocate
La garde à vue aurait pu mal se terminer samedi dernier au commissariat de Béziers : un jeune de 19 ans a tenté de suicider après avoir attrapé un couteau sur un bureau voisin. Menotté, il a tenté de sauter du 2e étage du commissariat. L'avocate biterroise qui l’assistait est traumatisée.

"J'ai eu la peur de ma vie et pour celle du policier qui m’accompagnait. Je n'en dors plus. Il aurait pu nous prendre en otage tous les deux." L'avocate qui assistait samedi après-midi au commissariat de Béziers à l'audition d'un jeune de 19 ans est extrêmement choquée. Au cours de sa garde à vue, ce dernier a saisi un couteau sur un bureau voisin d'un officier de police judiciaire.
Connu de la justice pour violences aggravées, il avait agressé et insulté huit policiers et un buraliste au cours d'un cambriolage raté le matin même. Pas menotté (ce n'est pas systématique ni obligatoire), il était assis à côté de son avocate face à un officier de police judiciaire.
Quand il a vu le couteau replié, il s'est jeté dessus en tentant de se suicider
Cette arme blanche avait été saisie plus tôt dans l’après-midi sur un opposant à la tauromachie. Cet Opinel dont la lame ne dépasse pas les six centimètres avait été rangé dans une caisse de fouille, posée sur un bureau voisin, explique le commissaire divisionnaire Benoît Desmartin. Trois enquêteurs travaillent dans ce vaste bureau.
"La lame du couteau était repliée, assure Benoit Démartin. Aucune faute n'a été commise par nos fonctionnaires." Ce que confirme d'ailleurs l'avocate présente. Cette arme n'était pas visible : "Nous n'avons rien vu avec l'OPJ, quand nous nous sommes installés."
L'entretien se déroule vers 17h30. Le prévenu échange d'abord seul avec son avocate. Il n'était pas excité assure t-elle. "Il était posé, mais regardait dans tous les sens. À aucun moment, nous ne nous sommes doutés qu'il s'emporterait de la sorte."
Son comportement devient étrange dés que les faits sont abordés. "Je ne veux pas retourner en prison, je ne veux pas retourner en prison !" L'individu se lève subitement et se jette sur le bureau voisin avant de saisir son contenu. Il porte alors le couteau à sa gorge.
"Je vais me suicider. Je ne veux pas aller en prison."
Ce jeune avait décuvé. À aucun moment, les policiers doutent de sa dangerosité. "Il aurait pu aller jusqu'au bout, se donner la mort, voire retourner l'arme contre nous,explique l'avocat qui l'assiste. J'en suis persuadée. Il était déterminé. Il saignait autour du cou, mais c'était léger. J'ai eu très peur."
Des policiers à proximité, témoins des cris, tentent alors d'intervenir. Mais le bureau est bloqué de l'intérieur par ce jeune appuyé sur la porte. Les fonctionnaires de police finissent par entrer et lui faire lâcher son couteau
L'OPJ et son avocat essaient de le raisonner
''On a tout fait pour le dissuader, nous n'y sommes pas arrivés, ajoute l’avocate. L'OPJ qui m'accompagnait a fait preuve d'un grand professionnalisme et beaucoup de courage."
''Je ne suis pas surpris, ajoute Benoît Desmartin_. Il a fait preuve d'un sang-froid énorme. Nous avons prévu de le récompenser pour son acte. L'avocate doit d'ailleurs revenir ce jeudi au commissariat pour le féliciter et me remettre un courrier pour légitimer la récompense que l'on souhaite lui donner."_
Après son arrestation le jeune homme tente de se défenestrer. La fenêtre du bureau au deuxième étage est entrebâillée en raison de tuyau d'évacuation de climatiseur. "À aucun moment, nous ne pouvions imaginer qu'il allait recommencer."
"Je n'ai jamais vécu une histoire comme celle-là. J'avais peur pour le policier qui m'accompagnait. Il a fait preuve de beaucoup de courage. Je ne voulais pas mettre ma vie en danger aussi. Il avait une arme. Il aurait très bien pu la retourner contre nous ou nous prendre en otage."
L'avocate n'a pas souhaité assurer la défense du prévenu lors de sa comparution immédiate ce mardi. Le procès a été reporté au 23 septembre prochain .Une expertise psychiatrique permettra sans doute d'expliquer son geste désespéré.
"Pour agir ainsi, il a dû subir des pressions au cours de son incarcération. Ce qu'il a vécu en prison est sans doute plus grave que la mort."
En état de récidive, ce jeune risque jusqu'à 10 ans de prison ferme.
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