"J'ai tout perdu" : un producteur découvre son exploitation vandalisée à Ortaffa
Producteur de spiruline depuis cinq ans sur la commune d'Ortaffa (Pyrénées-Orientales), Jean-François Diette a retrouvé son exploitation totalement dévastée ce jeudi matin. L'homme porte plainte et lance un appel à l'aide pour redémarrer son activité.
"Quand je vois l'ampleur des dégâts, cela me retourne l'estomac" : les larmes aux yeux, Jean-François Diette parait totalement sonné au lendemain du saccage de son exploitation, sur la commune d'Ortaffa. "En quelques minutes, ce sont cinq années de labeur qui ont été détruites", souffle ce producteur de 42 ans, qui élève de la spiruline, une microalgue riche en protéines et en vitamines, qu'il vend sur internet et des marchés artisanaux.
Dans la nuit de mercredi à jeudi, les serres ont été minutieusement lacérées à coup de cutter. La forte tramontane a achevé le travail de destruction en déchiquetant les toiles. "Je suis anéanti : les dégâts se chiffrent à 7.000 euros", explique Jean-François Diette, déjà victime d'un acte de vandalisme identique en mai 2017. "Du coup, j'avais installé des caméras sur le site".
"Cela me retourne l'estomac"
Lors de son dépôt de plainte ce jeudi après-midi, le producteur a donc fourni aux gendarmes des images de vidéosurveillance. "On voit clairement un individu tourner autour des serres avec une sorte de lame. Mais il n'est pas identifiable".
Appel à l'aide
"Tout est perdu", se lamente Jean-François Diette en regardant ses serres. "Certaines abritaient aussi des plantes exotiques que je fais pousser à partir de graines récupérées dans le monde entier : elles vont crever de froid, maintenant qu'elles ne sont plus protégées".
Endetté, le producteur explique qu'il n'a pas la trésorerie nécessaire pour assurer les réparations. Encore sous le coup de l'émotion, il hésite entre "tout abandonner" ou lancer une cagnotte sur un site de financement participatif pour faire redémarrer son activité.
Reportage
"Mais peut-être qu'il faudra que j'aille m'installer ailleurs", estime le producteur. "Je pense que mon installation ne plait pas à tout le monde ici. Est-ce lié au fait que je ne suis pas de la région ? Que je produit quelque chose d'atypique ?" s'interroge ce natif du département du Nord, en se demandant s'il n'a pas commis un crime de lèse-majesté en transformant un vieux vignoble en ferme d'aquaculture...