Jacques Rançon, "qu’il crève en prison !", dit sa première victime
mardi 6 mars 2018 à 19:04 Par François David, France Bleu Picardie, France Bleu Roussillon et France Bleu
Maryline avait 16 ans lorsqu'elle a été agressée sexuellement par Jacques Rançon. Elle témoignait ce mardi devant la cour d’assises des Pyrénées-Orientales, au deuxième jour du procès du "tueur de la gare".
Perpignan, France
Quarante-deux ans ont passé depuis l’agression. Et pourtant c’est une femme en état de choc qui se présente ce mardi devant la cour d’assises des Pyrénées-Orientales, au deuxième jour du procès du "tueur de la gare".
Elle avait le même âge que lui, 16 ans, lorsqu’elle a été agressée sur le chemin de l’usine. Jacques Rançon s’était caché derrière un arbre. Il avait remarqué qu’elle passait là, tous les jours à la même heure.
"J’ai eu de la chance"
"L’attaque a été brutale" raconte-t-elle des sanglots dans la voix. "Il a bondi, m’a mise au sol, puis il a tenté de m’étrangler". L’agresseur lui touche les seins, tente de lui enlever son pantalon. Il sera mis en fuite par l’arrivée d’une voisine alertée par les cris. "J’ai eu de la chance. Je suis consciente d’avoir échappé au pire."
Au président qui lui demande si elle souhaite dire quelque chose à Jacques Rançon, Maryline répond du tac-au-tac : "Qu’il crève en prison !"
Un traumatisme profond
À la suite de l’événement, la jeune femme a presque entièrement perdu ses cheveux. "J’étais à l’école avec lui, dans sa classe pendant plusieurs années" précise-t-elle. Le seul souvenir qu’elle garde de lui, c’est celui "d’un garçon sale".
Aucune poursuite
Le jour même de l’agression, Jacques Rançon est traîné par le col jusqu’à la gendarmerie par le père de l’adolescente. Mais il n’y aura jamais la moindre procédure. Les gendarmes ont dissuadé la victime de porter plainte.
Selon certains experts, cette agression impunie pourrait être l’un des éléments déclencheurs de la carrière criminelle de Jacques Rançon. "L’émotion qu’il a ressentie ce jour-là est peut-être celle qu’il a tenté de retrouver par la suite", estime un expert-psychiatre.
"Dans ce dossier, il y a une série d’occasions ratées", reconnait l’avocat de Jacques Rançon, Maitre Brivet-Galaup. "Nous ne saurons jamais ce qui aurait pu se passer si on avait réagi autrement. Hélas, nous ne pouvons pas refaire l’histoire."