Bertrand, victime d'une attaque de rapace sur l'île-de-Ré : "Je me suis demandé ce qu'il m'arrivait"
C'est un accident qui n'arrive que six fois par an. Mi-avril, Bertrand Carduner, habitant de Bois-Plage en Ré a été attaqué par un rapace pendant son jogging. La buse, qui protégeait son nid, a sûrement pris peur en le voyant courir. L'oiseau l'a coupé du milieu du crâne jusqu'au début du front.
Betrand Carduner a la réputation d'être le "poissard" de son entourage, et ça vient de se confirmer. Jeudi 15 avril, il a été victime d'une attaque de buse, un rapace, accident rarissime qui n'arrive que six fois par an en France. Comme tous les matins, cet habitant de Bois-Plage à l'île de Ré faisait son jogging : "j'ai senti comme un coup sur la tête et puis j'ai entendu l'oiseau s'envoler" raconte le sexagénaire. Ce n'est qu'en passant la main dans sa "tignasse" comme il l'appelle, qu'il se rend compte qu'il saigne beaucoup.
Une blessure du milieu du crâne au début du front
Il se réfugie au club de Tennis juste à coté de lui : "Ils m'ont aidé à désinfecter puis j'ai immédiatement été chez mon médecin". Il réalise alors qu'il a "un trou au milieu du crâne puis deux sillons qui partent jusqu'au front". Il échappe aux points de suture de justesse et reste quelques jours sous traitement antibiotique pour éviter toute infection.
Yves Verilhac, directeur général de la Ligue de protection des oiseaux, reconnaît que ce genre d'attaque peut avoir lieu, mais c'est extrêmement rare : "d'habitude, les buses essayent de faire peur à leur prédateurs". Depuis mi-mars, c'est en effet la période de couvaison pour les oiseaux, la buse en question protégeait son nid.
Courir, oui, mais avec précaution désormais
En attendant, Bertrand continue de courir, en prenant désormais quelques précautions : "je mets une casquette, s'esclaffe-t-il, et puis je cours sur la plage maintenant. Il faut peut-être que je fasse attention aux mouettes ..."
Sur la plage, il pourrait être victime d'autres techniques d'oiseaux pour éloigner les prédateurs, mais un peu plus subtiles cette fois : "Vous pouvez voir des fois sur la plage un oiseau qui traîne l'aile, vous allez avoir pitié et vouloir le soigner, explique Yves Verilhac, en réalité son aile va très bien, il essaye simplement de vous éloigner le plus possible de ses œufs en vous baladant un petit peu".
Pour que Bertrand se remette de ses émotions et continue tout de même d'aimer les oiseaux, la LPO l'invite à contacter l'association pour lui offrir un an d'abonnement à L'oiseau Magazine. Qui a dit que Bertrand était poissard ?