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Jeune handicapé agressé : quatre personnes déférées devant le tribunal de Belfort
Quatre personnes, dont trois mineurs, ont été présentés à la justice ce jeudi au terme de leur garde à vue. Elles sont poursuivies dans l'enquête sur l'agression filmée d'un jeune handicapé le week-end dernier près de Belfort. Une peine de prison avec sursis a été prononcée.

Après l'agression, filmée et diffusée sur les réseaux sociaux, de Steven, un jeune handicapé de 22 ans lors d'une soirée le week-end dernier à Dorans dans le Territoire de Belfort, trois mineurs et une jeune femme majeure ont été déférés ce jeudi après-midi devant le tribunal de Belfort, a-t-on appris de source proche du dossier.
Violences volontaires diffusées en ligne
Cinq personnes avaient été interpellées mercredi et placées en garde à vue. L'une d'elle a été relâchée : le compagnon de la femme majeure. Sa responsabilité n'était pas engagée. Les quatre autres personnes ont été déférées devant le parquet.
Elle sont poursuivies pour violence avec trois circonstances aggravantes (violence en réunion, sur personne vulnérable, avec usage ou menace d'une arme) et atteinte à la vie privée par diffusion des images sur internet. Chacun "a reconnu son implication dans les faits de violence", précise le parquet de Belfort dans un communiqué.
Après l'agression, la victime s'était vue prescrire l'équivalent de cinq jours d'ITT.
Les mineurs conduits vers des centres éducatifs fermés loin du Territoire de Belfort
Les trois mineurs, âgés de 16 ans pour l'un et 17 ans pour les deux autres, sont arrivés menottés au tribunal, à l'issue de leur garde à vue. L'un d'eux portait un bas de survêtement, un anorak et un bonnet noir. Ils ont été présentés dans la soirée à un juge pour enfants puis mis en examen et placés sous contrôle judiciaire.
En attendant leur procès devant le tribunal pour enfants, "ils ont interdiction d'entrer en relation avec les victimes, de paraître dans le département du Territoire de Belfort et obligation de respecter les conditions d'un placement dans un centre éducatif fermé", indique Eric Plantier, le Procureur de la République de Belfort. Objectif : protéger la victime et éviter d'éventuelles pressions.
Les trois mineurs ont quitté le tribunal et la région jeudi soir, escortés par les gendarmes.
De la prison avec sursis pour une Belfortaine de 22 ans
Une quatrième personne était également poursuivie dans ce dossier. Il s'agit d'une Belfortaine de 22 ans, qui avait côtoyé Steven pendant deux ans à l'Institut médico-éducatif (IME) de Giromagny, où le jeune homme suit actuellement une formation.
Lors d'une procédure de comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité (CRPC) ce jeudi devant le Procureur de la République de Belfort, elle a été condamnée à six mois de prison avec sursis. "C'est une peine qui tient compte de sa participation aux faits et de sa personnalité puisqu'elle n'a pas de casier judiciaire", a expliqué à la sortie du tribunal Maître Julien Robin, l'avocat de la jeune femme et de l'un des mineurs_._
"On lui prête d'avoir dessiné avec un feutre sur la tête de cette malheureuse victime; elle n'a d'aucune manière participé aux violences commises par les autres, mais il n'y a rien qui puisse établir que nous sommes là face à un guet-apens", a-t-il estimé.
Selon nos informations, c'est cette jeune femme qui aurait invité Steven à la soirée de Dorans. Mais d'après son père, Steven "ne connaissait pas" ses agresseurs présumés.
C'est une honte, la justice se fera autrement (le père de Steven à la sortie du tribunal)
Michel, le papa de Steven, était présent au tribunal. Il a laissé éclaté sa colère après ces décisions de justice. "C'est une honte. On ne prend pas six mois avec sursis, non ! On prend minimum six mois ferme. Et ces 'morpions', on ne les met pas en foyer, c'est du ferme tout de suite".
"Pour moi, c'est du Club Med... ça veut dire : je fais ce que je veux, je tape un handicapé. Ce n'est pas de la justice, la justice se fera autrement, je vous le garantis", a réagi à chaud le papa de la victime, sur les marches du tribunal.
Une deuxième victime
Au cours de ce huis-clos sinistre, il y a bien eu une deuxième victime. "Les trois personnes mineures ont également été mises en cause dans la commission d’autres faits de violence commis sur un autre jeune majeur présent au moment des faits", confirme le parquet de Belfort ce jeudi soir.
Selon nos informations, cette deuxième personne visée ce soir-là serait le frère de la jeune femme mise en cause. Son compagnon, qui avait été placé en garde à vue, a été relâché, sa responsabilité n'étant pas engagée.
Vive émotion dans le Territoire de Belfort
Révélée en début de semaine, cette agression avait suscité l'indignation des associations locales d'aide aux personnes en situation de handicap. Mercredi, le père de la victime a pris la parole dans les médias pour dénoncer les violences sur son fils. "Les handicapés ne sont pas des souffre-douleur, il faut que ça cesse", a-t-il déclaré.
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