- Accueil
- Bourgogne-Franche-Comté
- Territoire de Belfort
- Infos
- Faits divers - Justice
- Jeune handicapé frappé dans une vidéo : le parquet de Belfort ouvre une enquête
Jeune handicapé frappé dans une vidéo : le parquet de Belfort ouvre une enquête
Une enquête a été ouverte ce lundi par le parquet de Belfort après la diffusion d'une vidéo choquante montrant un jeune Terrifortain en situation de handicap, frappé et humilié. La scène a été filmée et diffusée sur les réseaux sociaux.

Une enquête a été ouverte ce lundi par le parquet de Belfort après la diffusion ce week-end sur les réseaux sociaux d'une vidéo montrant un jeune homme en situation de handicap, humilié et frappé par plusieurs individus, a-t-on appris de source judiciaire.
Un rasoir pour lui tondre les cheveux
Sur la vidéo, qui était encore visible à la mi-journée sur les réseaux sociaux, on voit un jeune homme d'une vingtaine d'années, pris à partie par un groupe d'individus hilares. Assis dans un fauteuil, il reçoit plusieurs coups. Des claques sur la tête, au visage.
Dans cette pièce, on entend des insultes, des fous rires. A l'image, le jeune semble groggy, le visage tuméfié. Il semble ne pas comprendre ce qui se passe. L'un des agresseurs tente même de lui tondre les cheveux avec un rasoir.
Les faits se seraient déroulés près de Belfort
La scène se serait déroulée samedi soir dans une habitation d'une commune située dans la couronne de Belfort. Après la diffusion de ces images, le père de la victime, qui habite Danjoutin, a porté plainte ce lundi matin. Son fils a consulté son médecin et s'est vu prescrire l'équivalent de cinq jours d'arrêt de travail.
Le parquet de Belfort a été saisi, et l'enquête a été confiée à la brigade de recherches de la gendarmerie de Belfort.
Selon nos informations, les trois auteurs présumés de ces violences seraient des lycéens scolarisés dans le Territoire de Belfort. Deux d'entre eux auraient porté des coups pendant que le troisième filmait avec son téléphone portable. L'un d'eux aurait ensuite posté un message expliquant qu'il ne savait que le jeune homme était handicapé.
Le jeune homme, déficient intellectuel léger, suit actuellement une formation professionnelle à l'Institut médico-éducatif (IME) de Giromagny, dans le but d'intégrer par la suite un Esat (Etablissement et service d'aide par le travail). La direction de son établissement n'a pas souhaité communiquer.
Le procureur confirme l'ouverture d'une enquête
Éric Plantier, procureur de la République à Belfort confirme à France Bleu Belfort Montbéliard avoir ouvert une enquête pour "violence commise en réunion sans incapacité", "diffusion de l’enregistrement d’images relatives à la commission d’une atteinte volontaire à l’intégrité de la personne" et "atteinte à l’intimité de la vie privée par enregistrement de l’image d’une personne".
Selon Eric Plantier, l’enquête n'a pas encore déterminé si les auteurs des faits "avaient connaissance du handicap" de leur victime. Concernant la présence de mineurs parmi les agresseurs présumés, et le lieu exact de commission des faits diffusés : "ces éléments ne sont pas encore établis", indiquait-il lundi à la mi-journée.
Indignation à l'Adapei du Territoire de Belfort
Le président de l'Adapei du Territoire de Belfort (association qui aide les personnes handicapées mentales) s'est dit indigné par ces actes, qualifiés d'abjects. "C'est tout simplement inqualifiable. Il n'y a pas d'autres mots. Il n'y rien qui doit permettre de s'en prendre comme ça à une personne, handicapée ou pas. Moi-même, j'ai deux grands enfants qui sont en situation de handicap. Émotionnellement, c'est très fort et pour la famille, c'est inqualifiable, pas supportable", a déclaré Jean-Paul Granger.
L'Adapei du Territoire de Belfort accueille des personnes handicapées qui font régulièrement "l'objet de propos méchants et violents", rapporte-t-il. "C'est assez régulier dans les bus notamment. C'est pour ça que nous continuons à mener le combat de l'inclusion. Si au quotidien les personnes en situation de handicap vont en milieu ouvert dans les écoles, au travail, sont intégrés dans les clubs, c'est cela qui va éviter ce genre d'actes ignobles", conclut Jean-Paul Granger.
Réaction de la Fondation Arc-en-Ciel
Dans un communiqué, la Fondation Arc-en-Ciel, qui gère l'institut médico-éducatif de Giromagny où est pris en charge le jeune homme, dit apporter son soutien à la victime et à sa famille. "L’équipe pluridisciplinaire de l’établissement met en place un suivi renforcé auprès de la jeune victime (...) notre préoccupation reste essentiellement orientée vers les soins et l’aide nécessaire pour traverser ce traumatisme", tient à préciser Roland Dysli, Directeur du Pôle Médico-Educatif et Handicap de la Fondation Arc-en-Ciel.
De son côté, le président du Conseil Départemental du Territoire de Belfort lui "condamne avec la plus grande fermeté ces actes d’une rare cruauté". Florian Bouquet rappelle que le Territoire est pilote dans le dispositif 100% Inclusif.
Ayant été informé de l'existence de cette vidéo, le député LR du Territoire de Belfort, Ian Boucard avait indiqué dimanche soir sur Twitter avoir alerté les autorités.
Ma France : Mieux vivre
Après vous avoir interrogés sur les "économies d'énergie", nous avons choisi de nous intéresser à vous, via cette nouvelle consultation citoyenne, lancée avec Make.org . Que faites-vous ou que voudriez-vous faire pour améliorer la qualité de votre quotidien, de votre vie même ? Bien-être, activités physiques, alimentation, activités créatives, voyages, réorientation professionnelle, changement de vie, valeurs familiales, etc. : partagez avec les autres vos bonnes idées, actions et réflexions.