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Jugée pour proxénétisme aggravé, la Montbrisonnaise de 80 ans est finalement relaxée
Une Montbrisonnaise de 80 ans a été relaxée de l'accusation de proxénétisme aggravé. Elle est la propriétaire d'un logement qu'elle a loué à plusieurs prostituées, entre décembre 2019 et mai 2021 à Montbrison, dans la Loire. Le parquet avait requis huit mois de prison avec sursis.

Relaxe au bénéfice du doute : c'est finalement le délibéré du tribunal à l'égard de cette dame de 80 ans, propriétaire d'un logement qu'elle a loué pendant de nombreux mois, entre décembre 2019 et mai 2021, à plusieurs prostituées. Le procureur avait requis une peine de huit mois de prison avec sursis et une amende de 3.000 euros.
La vieille dame savait-elle ou non ce qui se passait dans son appartement ?
C'est la question qui a dominé toute l'audience : la vieille dame a-t-elle préféré fermer les yeux sur les activités de prostitution de ses locataires ? Ou bien les a-t-elle réellement ignorées ? À la barre, elle rejoue sa stupéfaction lorsque les gendarmes la contactent, puis plaide la confiance dans la plateforme de location Airbnb et aussi dans ces "jeunes demoiselles qui laissaient l'appartement tellement propre".
Elle affirme n'avoir jamais vu de clients attendre en bas de l'immeuble, même quand elle allait chez le pharmacien juste en face, ou quand elle allait chercher son courrier, puisque l'appartement de Montbrison est sa résidence principale. Ce sont pourtant des riverains qui donnent l'alerte auprès des gendarmes. Elle explique aussi n'avoir jamais douté des motifs que les jeunes femmes lui donnaient pour revenir si souvent à Montbrison, y compris en période covid : déplacements professionnels, familiaux.
L'octogénaire accepte par la suite d'être payée en espèces et ne déclare rien au fisc "pour l'argent", admet-elle du bout des lèvres à l'audience. "Pourvu qu'on me donne des sous, je me fous du reste" : c'est ce qu'elle affirme par téléphone un jour à sa fille qui la questionne sur la nationalité des locataires. Des doutes planent donc sur sa sincérité quand elle affirme n'avoir jamais rien su des activités de proxénétisme, mais cela ne constitue pas la conviction "claire et intime" que réclame une condamnation en justice.
Pas une entrepreneuse du crime
Lors de l'audience, la vieille dame, frêle et petite, s'accroche au pupitre pour répondre aux questions. Elle fait aussi fréquemment répéter la présidente du tribunal en rajustant son appareil auditif : l'image que renvoie cette ancienne commerçante n'est pas celle d'une entrepreneuse du crime. Et quand elle finit de s'expliquer, elle fond en larmes : "je me suis fait avoir, c'était un peu d'argent pour donner à mes enfants. C'est pas marrant de passer au tribunal à 80 ans."
L'avocate de la Montbrisonnaise, Maître Romain Maymon, avait demandé la relaxe. Il se félicite de la décision du tribunal, mais à ses yeux, on s'est trompé de cible dans cette affaire : "ce qui me choque, c'est qu'on poursuive cette dame de 80 ans, alors que sur des sites en ligne, on peut payer pour avoir des clients et se prostituer. Ce sont ces gens qui permettent la prostitution et pas les pauvres gens, qui sont les hôtes involontaires de ces dames, qui sont les vrais auteurs." Dans cette affaire, les 51 clients identifiés par les gendarmes ont été présentés au délégué du procureur. Ils risquent une amende de 1.500 euros.
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