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L'agglomération de Perpignan vote contre le retour du cadran solaire, l'artiste menace d'aller en justice
Un nouveau rebondissement dans l'affaire du cadran solaire. L'œuvre installée en 2014 puis détériorée en 2019 sur le rond-point du péage nord de Rivesaltes pourrait ne jamais reprendre sa place initiale. Ce lundi, les conseillers communautaires de l'agglomération de Perpignan ont voté contre.

Le cadran solaire continue de faire parler de lui dans l'agglomération de Perpignan. Depuis 2019, l'œuvre appelée officiellement Solart 2 n'est plus visible sur le rond-point du péage nord de Rivesaltes (Pyrénées-Orientales). Détérioré par des Gilets Jaunes lors d'un rassemblement, une expertise avait conclu à la présence d'un péril imminent. Depuis, l'œuvre très controversée patiente sur un terrain de la ville de Rivesaltes pour le plus grand désespoir de l'artiste. Marc-André 2 Figueres demande à Perpignan Méditerranée Métropole (PMM) de réparer et de réinstaller son œuvre de 35 tonnes.
Le cadran de la discorde
Ce lundi 20 décembre, Marc-André 2 Figueres, alias MA2F attendait impatiemment le dossier 19 du Conseil Communautaire de Perpignan Méditerranée Métropole. Les conseillers communautaires devaient trancher sur l'avenir de l'œuvre de l'artiste catalan. "J'ai besoin de connaître votre avis mes chers collègues", commence Robert Vila, le Président de PMM avant d'ajouter, "je suis régulièrement interpellé par l'artiste qui souhaite que l'œuvre soit remise en état. Aujourd'hui nous avons plusieurs possibilités : soit on remet le mât, on le consolide, il reste en état, et il faut finir le rond-point, soit on reconstruit un nouveau mât, c'est la préconisation de certains experts, et on améliore le rond-point, soit on prend la décision de ne pas réinstaller le mât. Mais on prend le risque que l'artiste nous poursuive en justice, et très honnêtement, entre nous, je ne pense pas qu'on ait gain de cause", prévient le président de conseil.
Avant un vote à bulletin secret, le coût d'une telle réimplantation vient forcément sur la table. Un projet estimé à 450 000 euros, en plus des 230 000 € du début. Un prix important qui s'explique notamment par l'augmentation du coût de certains matériaux, comme l'acier. Un montant qui serait "totalement pris en charge par les Gilets Jaunes", si toutefois la justice retrouve les responsables de la détérioration (le 21 janvier 2019, PMM à déposée plainte contre X) "mais aussi par l'assureur AXA", annonce l'artiste qui regrette le résultat du vote secret sur la réimplantation de l'œuvre. Il y a eu 80 votes contre, 60 pour, deux abstentions et deux votes blancs.
"Il y a eu un appel d'offres dans les règles, avec une commande publique. Maintenant, il faut aller au bout et en plus le site doit être terminé et entretenu. Ce n'est pas le cas depuis six ans. Je croyais que ça serait une fierté pour moi au début", regrette, MA2F qui compte bien revoir son cadran sur le rond-point, quoi qu'il en coûte.
Que dit la loi ?
"La destruction a porté atteinte à ce qu'on appelle le droit au respect vis-à-vis de l'œuvre. Après ici, nous sommes dans un cas de figure plus spécifique qui va mettre en balance deux droits différents : le droit d'auteur, de l'artiste, et le droit de propriété de l'agglomération. Et ce droit de propriété va parfois atténuer le principe de plein et parfait respect de l'intégrité de l'œuvre", explique Maître Alexis Fournol, fondateur d'un cabinet dédié aux acteurs du monde et du marché de l’art.
L'avocat reconnaît que ce genre de face-à-face est courant. "Chaque année, mon cabinet doit traiter quatre ou cinq affaires du genre depuis plusieurs années. L'installation d'une œuvre est un gros investissement, qui nécessite un entretien pas toujours pris en compte", reconnaît Alexis Fournol.
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