L'ancien maire de Salaise-sur-Sanne condamné à 18 mois de prison ferme pour agression sexuelle sur mineur

Les juges viennois ont condamné Jackie Crouail, 75 ans, à 18 mois de prison ferme. A l'audience, le procureur avait requis 2 ans ferme assortis d'un mandat de dépôt. Le tribunal ne l'a pas suivi sur ce point et l'ancien maire de Salaise-sur-Sanne est ressorti libre du tribunal. Jackie Crouail est par ailleurs condamné à 2 ans de suivi socio-judiciaire, avec obligation de soin, et interdiction de fréquenter sa victime et d'autres enfants. Il était jugé pour agression sexuelle sur sa belle-fille alors âgée de 8 ans. Des faits qui remontent à 1995 et 1996.

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« Mon seul tort, c’est de m’être laissé faire »

A l'audience, le conseiller municipal, qui a démissionné de  son poste de maire en décembre dernier, a répété cette phrase: « Mon seul tort, c’est de m’être laissé faire ». Et le septuagénaire d'expliquer que les jeux sexuels ont été provoqués par la fillette. Cette ligne de défense a beaucoup agacé le procureur: "Vous vous posez en victime depuis la dénonciation des faits, mais la seule victime, c'est cette jeune femme qui vit écrasée de culpabilité depuis 20 ans."

Ses souvenirs lui sont revenus par flash devant une émission de télé sur les enfants abusés, et alors qu’elle s’apprêtait elle-même à devenir maman; en novembre, elle a décidé de porter plainte.

"Vous dénoncez un coup monté", a lancé le procureur à l'adresse du prévenu, "vous refusez de vous remettre en question, seulement quand un homme de 54 ans se laisse masturber par sa belle fille de 8 ans, il y a un sérieux problème… Vous auriez du la repousser, lui expliquer l’interdit, c’est le rôle d’un adulte, et vous n’avez rien fait si ce n’est de profiter de son innocence."

L’expertise psychiatrique évoque une personnalité perverse qui brave les interdits. Elle note l’absence de culpabilité et surtout le risque de récidive. "C’est l’expert qui devrait voir un psy!" s’énerve Jackie Crouail. A 75 ans, l’homme public ne parvient pas à s’excuser devant sa victime.

L'avocat de l'élu, le Lyonnais Joël Grenier, réfléchit avec son client à l'opportunité de faire appel.