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L’Ariège lance son Parlement Avenir Montagne pour tenter de régler le débat sur la présence de l’Ours
Le département de l’Ariège a lancé à Rimont ce jeudi 25 novembre son Parlement Avenir Montagne qui a pour ambition de peser au côté de l’Etat dans le débat sur la présence de l’ours dans les estives. Les chasseurs ariégeois se sont invités, quelques jours après l’attaque d’un ours sur un chasseur .

Cinq jours après la rencontre tragique d’un chasseur qui a tiré et tué une ourse qui l’attaquait sur les hauteurs de Seix lors d’une battue au sanglier samedi 20 novembre, le chasseur est grièvement blessé, les Ariégeois demandent des comptes à l’État pour la régulation de l’ours sur les massifs.
Plusieurs centaines de chasseurs manifestent
Plusieurs centaines de chasseurs et d’élus sont venus assister ce jeudi 25 novembre à Rimont près de Saint-Girons, au lancement par le conseil départemental de l’Ariège du "Parlement Avenir Montagne" . Cette instance pilotée par le département, la chambre d’agriculture et la Fédération pastorale a pour ambition de régler le problème de la cohabitation de l’ours avec l’homme dans les massifs de l’Ariège.
La présidente du département de l’Ariège Christine Téqui estime que la population d’ours a beaucoup augmenté, mais que l’État n’a rien fait pour la gérer.
"L’idée est de constituer une gouvernance locale du territoire pour ne pas avoir à subir les inconséquences de ceux qui veulent encore réintroduire des ours. On ne peut pas laisser les gens dans le désarroi et dans l’isolement. Nous serons force de proposition, avec les acteurs économiques de l’Ariège sur un sujet qui est complexe, mais qui n’est pas simplement celui de l’ours. Il s’agit de savoir si demain on pourra encore avoir un territoire vivant avec des activités économiques, quand on veut ensauvager 10% du territoire national. Aujourd’hui, la pression est telle qu’il faut réguler cette population d’ours pour que ça soit acceptable, sinon bientôt, on ne pourra plus chasser, plus se promener. Comme il y a des ours partout, on ne pourra plus aller nulle part."
Stopper la réintroduction des ours
Pour tenter d’apaiser les tensions, un Préfet "Ours" a été nommé, il prendra ses fonctions le 8 décembre. Mais les éleveurs et les élus attendent que l’État prenne ses responsabilités sur la surpopulation d’ours notamment dans le Couserans.
"Moi j’attends que l’État prenne rapidement en compte cette situation qui va devenir explosive. Elle vient d’aboutir à un quasi drame, le chasseur pouvait très bien y laisser la vie. Il y aura d’autres drames si on ne prend pas en compte cette colère qui monte" estime Alain Sutra, le maire d’Orlu.
"Cette année environ dix ours sont nés, l’année prochaine ce sera entre dix et quinze, on a déjà 70 ours sur le secteur. Donc il y aura statistiquement de plus en plus de chance qu’un randonneur , un chasseur ou pêcheur, des gens qui fréquentent la montagne se trouvent entre une ourse et des oursons. Et là, les ourses attaquent quand elles pensent que leur progéniture est menacée. Il faut donc en enlever. Si un ours est particulièrement menaçant, il faut l’enlever ou le tirer. Il faut réguler !"
"Il faut que l’État arrête ses tergiversations" renchérie Alain Sutra, le maire de Tarascon-sur-Ariège. "Il faut arrêter les réintroductions successives de l’ours. Il faut trouver un compromis pour que l’ours en soit plus un obstacle à la vie dans nos montagnes. Faire en sorte de les limiter dans des espaces contraints, pour qu’ils ne soient plus au contact direct de la population. Le gouvernement parle beaucoup, mais n’agit pas."
Le parlement des Ariégeois ouvert à tous ?
Le parlement PAM 09 est composé d’élus de l’Ariège , du Conseil départemental, des éleveurs et des syndicats agricoles, des chasseurs et des pêcheurs, des professionnels de la montagne. L’État est invité à participer à cette instance départementale, mais il n’a pas souhaité pour l’instant honorer les cinq places qui lui sont réservées. Quant aux associations environnementales et pro ours, les conditions posées, avoir son siège social en Ariège et un quota minimum de 50 adhérents les empêchent d’y participer.
Reste que c’est bien l’État qui pilote au final la politique de réintroduction de l’ours dans les Pyrénées.
Y a-t-il trop d’ours dans les Pyrénées ? Faut-il en retirer ?
Les ariégeois ne sont pas forcément contre la présence de l’ours, mais se posent des questions. « Il faut qu’il y en ait, mais plus haut en montagne, ils sont trop prêt des villages. Je ne suis ni pour, ni contre. Maintenant qu’ils sont réintroduits, on ne va pas tous les tuer » dit cette dame qui habite sur les hauteurs de Saint-Girons.
"On a des ours en Ariège, moi ça ne me dérange pas" dit cet autre habitant des environs de Saint-Girons. "Je pense qu’il y a de la place pour les ours et des éleveurs dans les Pyrénées, mais peut être en changeant les pratiques d’élevage, avec la possibilité peut-être de réunir les troupeaux le soir."
"Moi qui me promène dans le secteur, ça fait peur" avoue cet habitant "ça peut nous arriver, et sans fusil ! C’est trop dangereux, il faut que l’État fasse quelque chose." Oui, mais quoi ?
"Les retirer, oui, mais comment on fait. Les attraper, et après , les amener où ?"
"Il y a 130 ours sur toute la chaîne des Pyrénées. Mais ce ne sont pas des ours des Pyrénées, mais des ours slovènes, donc ils n’ont pas les mêmes habitudes d’alimentation que ceux qu’on avait avant. Avant de les renvoyer en Slovénie, il faudra les attraper tous, et on est pas prêt de les trouver, parce qu’ils marchent plus vite que nous !"
Sur le volet judiciaire, le procureur de l’Ariège doit communiquer ce vendredi matin 26 novembre sur les premiers résultats de l’enquête sur les circonstances de la rencontre entre le chasseur et l’ours à Seix.
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