L'enquête d'un Niçois sur le "bluff de la vidéosurveillance"
mercredi 7 mars 2018 à 8:13 Par Maxime Bacquié, France Bleu Azur et France Bleu
Un livre qui remet en cause l'utilité de la vidéosurveillance en France sort ce mercredi dans les librairies. L'auteur est un sociologue niçois, qui a enquêté dans des villes de petite, moyenne et grande taille, pour voir comment la vidéosurveillance est utilisée. Il était notre invité ce mercredi.
Nice, France
"À Nice, ville la mieux équipée de France, aucune évaluation de son efficacité n'a été réalisée par la ville". Dès l'introduction du livre, le Niçois Laurent Mucchielli remet en cause la vidéosurveillance, cet outil de plus en plus présent dans nos villes et dans nos vies depuis 2007. Aujourd'hui, plus de 80 % des villes de plus de 15.000 habitants sont équipées.
"Pas d'impact global sur le niveau de délinquance"
Avec presque 2.000 caméras, Nice est la ville la mieux équipée de France (1.557 caméras sur la voie publique et 435 caméras installées dans les rames de tramway et bâtiments publics). Une caméra coûte en moyenne 15.000 euros.
"On nous ment sur la promesse de sécurité globale, il n'y a jamais eu de processus d'évaluation," estime Laurent Mucchielli qui ajoute : "La vidéosurveillance n'a pas d'impact global sur le niveau de délinquance d'une commune".
Pourtant la vidéosurveillance a permis à Nice d'interpeller 4.000 personnes depuis 2010 et elle est utilisée entre 500 et 600 fois par an par la police municipale, sans compter les 900 réquisitions en moyenne chaque année de la police nationale.