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Et si vous osiez les poules chez vous ?
Près de trois millions de Français dégustent leurs propres œufs. Un chiffre en constante augmentation, y compris dans l'Yonne. Comment expliquer cette mode autour des poules pondeuses chez l'habitant ?

C'est pour faire plaisir à sa fille de 8 ans qu'Hervé s'est laissé aller. Depuis mars dernier, Aglaé, Flocon et Sidonie squattent une partie de son jardin. La famille de cet habitant de La Chapelle-sur-Oreuse (Yonne) s'est agrandie de trois poules pondeuses, un trio qui lui offre en moyenne deux œufs chaque jour.
"Des œufs au goût incomparable" — Hervé
« Leur goût est incomparable avec les meilleurs œufs que l'on peut trouver sur le marché certifie le père de famille. On a un jaune-orange, presque rouge au lieu de l’œuf jaune pâle que l'on trouve dans le commerce. Et le goût est plus savoureux, plus prononcé poursuit cet ancien parisien, désormais installé dans le nord de l'Yonne. Et puis, sans prendre en compte le prix du poulailler, ils me reviennent même moins cher que si je les achetais ! »
Une astuce anti-gaspillage : la poule avale 150 à 200 kilos de déchets organiques par an
Comme tous les propriétaires de poules, Hervé a aussi vu le volume de ses poubelles diminuer fortement. Car une poule, c'est un compost sur pattes, ça mange presque tout. Et çà adore nos restes... Légumes, féculents, fruits. Ces gallinacées avalent entre 150 et 200 kilos de déchets organiques par an !
Autre avantage de posséder des poules : le sourire des enfants ! Car ces volailles peuvent être très câlines. « Elles participent à l'éducation des enfants auprès des animaux assure Nadia, dont les cinq poules se baladent sur plus de deux hectares de sa propriété à Lindry. Ils vont ramasser les œufs, comprennent qu'un œuf, ce n'est pas artificiel. Il y a l’œuf, il y a la poule... Et quand elles sont habituées, les poules, on les attrape comme un chat. »
Un Français mange 222 œufs par an
Nadia, très heureuse d'affirmer que ses poules participent à leur manière à tout un écosystème. « Elles grattent dans mon verger, dans mon potager, elles nettoient, elles mangent toutes les larves, c'est terrible une poule. » Sans oublier que la fiente des volailles est un excellent compost naturel.
Un vrai business autour de la mode des poules
Mais posséder des poules n'est pas qu'une partie de plaisir. Il faut régulièrement nettoyer leur poulailler. Souvent la contrainte majeure des propriétaires de poules. « Ça ne prend que 20-25 minutes » par semaine assure Hervé. Mais ce dernier possède la Roll's des poulaillers. Un habitat en PVC, au look qui change totalement des poulaillers traditionnels en bois très pratique d'utilisation qu'il a commandé en Grande Bretagne grâce à internet. Prix d'achat : 680 euros ! (contre autour d'une centaine d'euros pour les premiers prix de ceux en bois).
Et si Hervé y a mis le prix, c'est « pour être tranquille. Il (le poulailler) présentait l'avantage d'être mobile, en plastique, donc très facile à nettoyer, en hauteur et beaucoup plus sain. Il n'y a donc aucun parasite (poux rouge etc...) qui envahissent automatiquement un poulailler en bois. »
Des poulaillers très réfléchis
Les animalerie ou sites de sociétés spécialisées rivalisent de produits surprenants : poulailler avec parois à double isolation, possibilité d'y placer des couvertures spéciales pour l'hiver, jouets, vêtements, graines bio etc... Les produits sont de plus en plus nombreux selon Xavier, qui gère le rayon animalerie des Serres de Bon Pain à St Georges sur Baulche. « La gamme s'est agrandie, les produits se sont également améliorés constate celui qui peut vendre une cinquantaine de poules par semaine au début du printemps, principale période d'achat en France. Depuis trois ans, on a multiplié le rayon par trois. Et le chiffre d'affaire a forcément augmenté. »
250 à 300 œufs par an
Même celui du vétérinaire ! Car « la poule est devenue un animal de compagnie, au même titre qu'un chat ou un chien » selon Mars Legros, vétérinaire à Villefargeau. Alors, on lui demande de plus en plus de soigner des volailles. « Le torticolis, le blocage d’estomac, le rhinite, le rhume... Toutes les pathologies classiques de la poule. Les gens préfèrent payer une consultation que de se dire que leur animal (acheté entre 10 et 15 euros) va rester sans soins. La poule devient un animal de compagnie avec tout l'affect que çà peut entraîner. Et donc on ne le laisse pas tomber, on ne l’euthanasie pas ou on ne lui tord le cou ! »
Si vous comptez, comme près de trois millions de français, ouvrir une basse-cour dans votre jardin, prenez au moins deux poules. En bonne compagnie et chouchoutées, elles pourront vous offrir entre 200 et 250 œufs chacune par an.
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