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La cour d'assises du Calvados prononce l'acquittement dans l'affaire du viol de Lisieux
L'accusé, un homme de 30 ans, a pu repartir libre mardi 30 janvier, après l'annonce du verdict. La cour d'assises du Calvados a prononcé l'acquittement et a estimé que sa culpabilité n'était pas établie en raison des éléments du dossier.

De longues étreintes et des pleurs de soulagement pour la famille de l'accusé. L'homme, un lexovien de 30 ans, le visage rougi par l'émotion, a lui aussi fondu en larme mardi 30 janvier, à l'annonce du verdict. La cour d'assises du Calvados a prononcé son acquittement. Elle a estimé que sa culpabilité n'était pas établie dans ce procès pour viol, pour des faits commis le 27 novembre 2011 à Lisieux.
Trois ans de prison ferme requit contre l'accusé
Il était jugé pour viol, pour des faits qui remontent au 27 novembre 2011. Le procès s'est tenu sur deux jours, à Caen. A l'audience, lors de la dernière journée, les experts psychiatres et les psychologues ont été appelés à la barre pour rendre leurs rapports sur l'examen de la plaignante et de l'accusé. La jeune femme ne "présente pas de troubles psychiques" mais "des troubles de l'humeur" qui peuvent s'expliquer par le traumatisme d'une précédent agression sexuelle, en 2002. Quant à l'accusé, il ne présente "pas d'organisation psychotique", ni de "personnalité psychopathique ou perverse".
Les plaidoiries des deux avocats ont été entrecoupées par les réquisitions de l'avocate générale. Elle a demandé à ce que soit prononcé une peine de cinq ans de prison, dont trois ans ferme et deux avec sursis et mise à l'épreuve. Elle a également requis une interdiction pour l'accusé d'approcher la victime ainsi qu'une inscription au FIJAIS, le fichier judiciaire automatisé des auteurs d'infractions sexuelles ou violentes.
Des scellés réalisés 17 mois après les faits
La cour d'assises du Calvados n'a donc pas suivi ce que demandait l'avocate générale. Elle a prononcé cet acquittement en se fondant sur le doute sérieux qui subsistait sur l'absence de consentement, ainsi que sur l'utilisation de l'ADN retrouvé sur les vêtements de la plaignante. Les scellés n'ont en effet été réalisés par les enquêteurs que 17 mois après les faits. L'accusé ne niait pas un contact physique avec la plaignante mais clamait qu'il avait été consenti. Les liens entre les deux parties, amis d'enfance, leurs contacts jamais rompus depuis l'adolescence, ont également joué en faveur de l'accusé.
Pour Me Fabien Picchiottino, l'avocat de la jeune femme, "ce qui prime, c'est que l'enquête ait été mal faite". L'avocat est persuadé que "si les scellés avaient été constitué comme ils le sont aujourd'hui dans toutes les enquêtes", le verdict n'aurait pas été le même. Il ajoute qu'il reste persuadé "à titre personnel" que la jeune femme "est victime". Pour l'avocat de l'accusé, Me Kian Barakat, l'acquittement s'explique "parce qu'il n'existe _aucune preuve de la culpabilité__"_ de son client. Le Ministère public a désormais dix jours pour interjeter appel de la décision.