Trafic de déchets, de médicaments ou d'animaux : huit gendarmes spécialisés s'installent à Metz
Huit gendarmes spécialisés dans les atteintes à l'environnement et à la santé sont en poste depuis septembre dernier à Metz. Ils travaillent en priorité sur le Grand Est et la Bourgogne-Franche-Comté. Les trafics de déchets, de médicaments et d'espèces protégées les occupent particulièrement.
C'est nouveau : des enquêteurs spécialisés dans les atteintes à l'environnement et à la santé publique sont installés depuis quelques mois à Metz. Ce sont 8 gendarmes, en poste depuis septembre, qui couvrent prioritairement les régions du Grand Est et de Bourgogne-Franche Comté. Ils sont rattachés à l'Office centrale de lutte contre les atteintes à l'environnement et à la santé publique, basé à Arcueil en région parisienne (OCLAESP). En même temps que Metz, trois autres détachements ont été créés en France, à Bordeaux, Marseille et en Guyane.
Beaucoup de dossiers en Lorraine sur le trafic de déchets
Dans l'Est de la France, ces gendarmes spécialisés travaillent notamment sur le trafics de déchets, "nous avons beaucoup de dossiers", reconnait le chef du détachement de Metz, le lieutenant Harold Dardart. En raison de la proximité des frontières avec le Luxembourg et la Belgique, des déchets sont régulièrement acheminés clandestinement en Lorraine.
"Le m3 de déchets à retraiter est officiellement d'une dizaine d'euros au Luxembourg, alors qu'il peut être ramené à 4 euros au marché noir en France", précise le lieutenant Dardart.
Trafic de subutex très lucratif entre la France et l'Allemagne
Autre trafic transfrontalier, celui des médicaments et notamment du subutex, avec "des plaquettes achetées 17 euros en France et revendues 40 ou 50 euros le cachet en Allemagne voire 150 à 200 euros dans les pays nordiques", précise encore le chef du détachement de Metz.
Un ouistiti revendu 15.000 euros, un lionceau 10.000 euros
Le point commun entre tous ces trafics, c'est le profit. Ces enquêteurs spécialisés travaillent également sur le trafic d'espèces protégées. En décembre, ils ont interpellé un habitant de Hauconcourt qui détenait illégalement 6 ouistitis. Il comptait revendre chaque primate jusqu'à 15.000 euros. Le tarif pour l'achat d'un lionceau est d'environ 10.000 euros. Un trafic soutenu dans les quartiers où existe déjà le trafic de stupéfiants. "C'est devenu une mode d'avoir son lionceau ou son ouistiti", regrette le lieutenant Dardart.
Le lieutenant Dardart, chef du détachement de Metz de l'OCLAESP, sur le trafic d'espèces protégées
Avec la crise du coronavirus, les enquêteurs spécialisés dans les atteintes à l'environnement et à la santé publique ont travaillé aussi sur des escroqueries aux masques. Dans leur champ de compétence également, des enquêtes très complexes comme celles de Lubrizol ou du "dieselgate".