La LDH de l'Hérault dénonce un nouveau cas de violence policière à Montpellier
Un homme a été gravement blessé au visage mardi 10 décembre à Montpellier (Hérault) en marge d'une manifestation contre la réforme des retraites. Selon la Ligue des Droits de l'Homme de Montpellier, une grenade de gaz lacrymogène serait à l'origine de sa blessure.

C'est une petite vidéo de seulement quelques secondes, tournée au smartphone, qui pourrait devenir l'élément clé d'une enquête. Le 10 décembre dernier, à Montpellier, un homme a été gravement blessé au visage en marge de la manifestation contre la réforme des retraites. Des témoins évoquent un tir de grenade lacrymogène. La police nie en avoir jeté à ce moment et évoque plutôt des débris retombés. En s'appuyant sur une vidéo tournée par un passant, la Ligue des Droits de l'Homme (LDH) dénonce cette version.
Plainte déposée
La scène dure à peine sept secondes, juste le temps de voir voler cinq projectiles devant le Peyrou, des grenades lacrymogènes, selon la LDH. Les premières, tirées vers le ciel, atterrissent en cloche dans la foule. La 5ème, la dernière, termine sa course dans le visage d'un homme adossé à un muret, qui s'effondre immédiatement. Un "tir tendu", à un peu plus d'un mètre du sol, dénonce Jean-Jacques Gandini, l'un des coordinateurs de la LDH.
Pour les observateurs, il est impossible qu'il s'agisse d'un débris de grenade, comme défendu par la police. À l'appui d'autres vidéos tournées ce jour, de témoignages de passants et de l'analyse de la trajectoire des grenades, la LDH estime que ces projectiles ne peuvent provenir que des forces de l'ordre, stationnées ce jour de l'autre côté de l'arc de Triomphe, juste devant le Palais de justice.
Grâce à la plainte de la victime, qui souffre de multiples fractures au visage, les vidéos de surveillance de la mairie de Montpellier ont été réquisitionnées par le Parquet.