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La police met la pression sur la cité de la Beaucaire à Toulon
Une opération de police mobilisant une trentaine de fonctionnaires s'est déroulée ce mercredi soir dans la cité sensible de la Beaucaire, à Toulon où le trafic de stupéfiants est en plein essor. Un quartier dans lequel des violences urbaines ont eu lieu vendredi soir.

Une trentaine de fonctionnaires de police s'est déployée dans la cité de la Beaucaire à Toulon ce mercredi soir afin de sécuriser le quartier, de procéder à des contrôles d'identité mais aussi d'assurer une présence pour perturber le trafic de stupéfiants qui est en plein essor. Une présence surtout en réaction aux violences urbaines qui ont éclaté vendredi soir et ont duré une partie de la nuit au même endroit, entraînant la tenue d'une réunion dès mardi avec le bailleur social THM dans le cadre d'un groupe de partenariat opérationnel. Pas de saisie de stupéfiants mais plusieurs verbalisations pour non port de masque et une interpellation. Et la preuve, une nouvelle fois qu'intervenir dans ce type de cités n'est jamais sans risque.
La veille, mardi, autour d'une même table dans un endroit voulu volontairement discret, des policiers nationaux ont retrouvé un policier municipal, un représentant de la mairie de Toulon, et deux agents de THM, le bailleur social formant ainsi le groupe de partenariat opérationnel. L'objectif de ce GPO est de mettre le doigt sur les difficultés d'un quartier et de trouver, ensemble les solutions. Même si ça n'est pas toujours évident car les intérêts des uns ne sont pas forcément ceux des autres.
A la Beaucaire, si les rodéos urbains se sont calmés depuis juin, notamment grâce à des contrôles de police renforcés sur cette thématique, d'autres problèmes demeurent, comme les voitures épaves qui pullulent dans le quartier (une soixantaine à retirer), mais aussi et surtout le trafic de stupéfiants. C'est d'ailleurs parce que les policiers sont intervenus vendredi dans la cité que le trafic s'en est trouvé perturbé, déclenchant des violences urbaines. Il fallait donc une riposte rapide.
Un trafic qui s'adapte
L'opération a donc été montée et déclenchée très vite, conduisant ainsi ce mercredi soir une trentaine de fonctionnaires à la Beaucaire. "Le trafic est grandissant dans le quartier. Ils ont même changé leur organisation. Une partie des guetteurs reste toute la nuit dans les tours. Ils dorment sur place sur des lits d'appoint dans les étages, afin d'être sûrs qu'il n'y a pas d'intervention policière la nuit. Et en journée, ils ont désormais élargi leur plage de travail. Ils ouvrent le plan entre 9h et 9h30, et ça vend jusqu'à minuit, 1h du matin" détaille le Capitaine Laurent Lambert, à la manoeuvre sur le dispositif.
En liaison permanente avec ses équipes de la brigade spécialisée de terrain, du groupe de sécurité de proximité et de la section d'intervention qui ratissent les étages des différentes tours, l'officier entend maintenir la pression sur les dealers. Mais il ne quitte pas des yeux avec sa lampe torche, le haut des immeubles. "Rentrez chez vous Madame, vous allez vous prendre une caillasse" crie t-il à une habitante. Car la situation est tendue dans le quartier. La présence policière fait perdre beaucoup d'argent aux dealers. "Mais l'idée c'est que les gens qui vivent ici puissent y vivre tranquille sans que ce soit le feu tous les soirs, sans qu'ils soient palpés et qu'on leur demande une pièce d'identité afin de savoir s'ils habitent là" explique le Capitaine Lambert.
Provocation
Quelques bouteilles pleuvent du ciel dans la cité. Mais cette fois ci, elles ne blesseront personne. L'arrivée de la police a déclenché l'envolée de corbeaux. Mais l'un d'entre eux, du haut de ses 16 ans et demi et de sa quinzaine de mentions au casier judiciaire, ne peut pas s'empêcher de venir provoquer la police. Il passe devant les fonctionnaires, à quelques dizaines de centimètres, sans masque. Il a pourtant quitté les locaux du commissariat la veille même après une énième garde à vue, mais rien n'y fait visiblement. Pas question de faire profil bas devant l'uniforme à qui il criera, narquois, après son énième contrôle : "Vous n'êtes pas chez vous ici. J'en ai rien à foutre des amendes , je les paye. Je travaille". Son travail : tenir un point de deal.
Si la majorité des habitants semble approuver ce type d'opérations, certains n'y sont pas favorables, dans la manière en tout cas, comme cette mère de famille qui regrette le déploiement trop important de policiers car "ça fait trop de bruit et ça fait peur aux enfants. Le trafic de stup c'est pas mieux mais les opérations comme ça non plus". Sauf que ça n'est pas en convoquant gentiment les trafiquants de drogue qu'on met fin au deal dans les cités.
Des intérêts convergents mais qui divergent
Non c'est en maintenant la pression. Et en tentant de trouver des solutions dans le cadre des GPO. Mais difficile de concilier les intérêts des uns et des autres. Ceux de la Police nationale de faire respecter simplement la loi et l'Ordre républicain. Face à ceux du bailleur social THM dont la priorité, louable, est axée sur la sécurité de ses agents sur le terrain, mais aussi sur la préservation de son patrimoine immobilier et ses containers poubelles.
"On ne cèdera pas." Le capitaine Lambert
Quoiqu'il en soit, l'ambition de la police est affichée : mettre fin au trafic qui grandit. "Là, nous sommes omniprésents, ça va être récurrent. Tous les jours, on va être là, que ce soit le matin ou à n'importe quelle heure du jour ou de la nuit. on va les contrôler. Hors de question qu'ils s'installent. Les gens vivent dans la terreur. Cela n'est pas possible. On a des retours très positifs de notre présence. On va mettre le pied sur l'accélérateur. C'est pas nous qui allons céder" promet le Capitaine Lambert.
Cette opération a également permis l'interpellation d'un individu dans le cadre d'une enquête de flagrance ouverte quelques heures plus tôt à Toulon suite à des tirs de carabine à plombs. C'est un frère et une soeur qui circulaient en scooter un peu plus tôt ce mercredi dans l'après-midi qui ont été victimes. Sans aucune raison apparente, le mis en cause aurait ouvert le feu sur eux, à plusieurs reprises, les blessant tous les deux. Peut-être simplement pour s'amuser.
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