Landes : un cordonnier montois en plein désarroi deux mois après l'incendie de son commerce
Gilles Ducos est un cordonnier malheureux. Depuis le 29 août 2019 et cet incendie criminel qui a ravagé son atelier, le Montois ne peut plus travailler. Depuis deux mois, Gilles Ducos se bat pour retrouver son rêve professionnel et il se sent bien seul.

"Je pense que ce procès est là pour rétablir la vérité et donner une peine à la personne qui a fait cette infraction innommable. Nous sommes des victimes collatérales et je pense que la justice ne va pas se pencher plus que ça sur nous." Gilles Ducos ira bien au procès de l'incendiaire présumé ce vendredi matin devant le tribunal correctionnel de Mont-de-Marsan.
Un Irakien de 21 ans est jugé en comparution à délai différé. Le jeune homme comparait pour incendie volontaire et dégradations. Il a tout avoué lors de sa garde à vue. Le 29 août dernier, il a mis le feu à une voiture, impasse de la poste, en face du parvis de la mairie de Mont-de-Marsan.
L'homme qui s'est rendu de lui-même à la police a expliqué vouloir se venger d'un éducateur de la protection de l'enfance qui selon lui, le privait de voir ses deux enfants. L'homme a par ailleurs vu sa demande d'asile rejetée. Ce 29 août, les flammes se sont rapidement propagées à l’immeuble mitoyen. Détruisant aux deux tiers l'atelier de cordonnerie de Gille Ducos "Le chausse-pied". "Un accident de la vie. un coup dur", commente le quinquagénaire, deux mois après les faits

Gilles Ducos a 55 ans. Cela fait maintenant 37 ans qu'il est cordonnier. "J'ai commencé dans 8 m2. Puis je suis passée à 35 m2. Et dans ma tête a germé cette idée d'être propriétaire de mes murs. C'était un rêve. Je l'ai réalisé. Aujourd'hui il s'est cassé en morceaux." Aujourd'hui le Montois se bat pour essayer de retrouver ce qu'il avait "le 29 août 2019 avant 13h45". Gilles Ducos veut retravailler. Il n'a pratiquement que ce mot à la bouche. Retravailler. Rouvrir son atelier pour exercer sa profession, sa passion.

Aujourd'hui, Gilles Ducos est dans la reconstruction. Mais l'homme est toujours dans la colère, pas contre l'incendiaire présumé mais parce qu'il "faut se battre tous les jours avec les assurances, les experts alors que normalement on devrait être entouré". L'homme se sent seul, abandonné des divers organismes pour qui pourtant il a cotisé.
Heureusement qu'il y a les témoignages des amis et des clients de longue date. "On tient grâce à ça" souffle Gilles Ducos. Avec sa femme, il est en arrêt maladie. "Psychologiquement c'est difficile." Tous les jours, depuis ce sinistre, le cordonnier de 55 ans s'interroge : "Est-ce que je vais pouvoir rebondir ? Est-ce que je vais retrouver un avant 29 août 2019 pour finir ma carrière ?"
Une cagnotte est toujours en ligne pour quelques jours encore
Pour le moment, Gilles Ducos ne sait pas quand son atelier va pouvoir rouvrir. Bataille d'experts et de devis. Gilles Ducos espère retravailler d'ici la fin de l'année mais sans aucune certitude. En attendant, Gilles Ducos et sa femme qui travaille comme salariée dans le magasin n'ont plus de revenus. Si ce n'est les indemnités journalières de l'assurance maladie puisqu'ils sont en arrêt maladie. Un situation qui met Gilles Ducos très mal à l'aise lui qui en 37 ans ne s'est jamais arrêté de travailler. La cagnotte lancée des commerçants montois pour aider le cordonnier est toujours d'actualité sur internet. Un peu plus de 2.800 euros ont été récoltés. Il est toujours possible de donner jusqu'au 30 octobre 2019.