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Le combat d'un vigneron girondin pour sauver son exploitation
Hugues Deleyat, un vigneron de Prignac-en-Médoc, a perdu une jambe suite à un accident de moto il y a près d'un an. Depuis, il ne peut plus travailler et se bat pour faire reconnaître son préjudice commercial pour sauver sa vigne.

Le 19 juillet 2018, Hugues Delayat est victime d'un grave accident de la route. Alors que le vigneron de 46 ans roule à moto, une voiture lui coupe la route et le percute de plein fouet dans un carrefour. Grièvement blessé, il passe plusieurs mois à l'hôpital pendant lesquels les médecins tentent de sauver sa jambe gauche. En février 2019, suite à de nombreuses complications médicales, il se fait amputer de son membre.
Le propriétaire du château Hourbanon, une petite exploitation biologique familiale de 12 hectares, se voit dans l'obligation de payer du personnel pour prendre son relais.
Des dépenses imprévues
"J'ai passé dix moi à l'hôpital et en centre de rééducation. Pendant ce temps-là, j'ai dû financer du personnel pour palier mon absence", raconte le viticulteur. Résultat : Hugues Delayat estime que les charges de son exploitation ont été multipliées par deux. Des dépenses imprévues couvertes jusqu'à présent par sa trésorerie. "Depuis quelques semaines, je suis arrivée au bout de cette trésorerie. Pour payer mon salarié permanent j'ai dû utiliser les fonds que l'assurance m'a versé à titre personnel pour mon dommage corporel", poursuit-il.
Ces fonds auraient dû servir à financer des aménagements de son domicile, un fauteuil roulant ou encore des aides ménagères mais Hugues Deleyat utilise cet argent pour ne pas faire couler son exploitation viticole.
D'un point de vue personnel, il a donc droit à une indemnisation intégrale de la part de la Macif, l’assurance du conducteur responsable de l'accident. Il a d'ailleurs déjà reçu 40 000 euros de provisions à ce titre. Le problème se situe sur son préjudice commercial, qui n'a pas encore été indemnisé par la Macif.
Une demande de provision de 100 000 euros
L'avocat du vigneron, maître Frédéric Le Bonnois, spécialisé en réparation de dommages corporels, a demandé à l'assurance une provision de 100 000 euros pour les frais de fonctionnement de son domaine viticole depuis près d'un an. Une demande qui n'a pas encore été acceptée.
Des expertises comptable et médicale doivent avoir lieu fin juillet pour définir le montant de l'indemnisation que le vigneron pourra toucher pour son préjudice commercial. Une date bien trop tardive pour Hugues Deleyat qui a peur que son entreprise finisse par couler si une solution n'est pas trouvée très rapidement.
Je perdrai mon travail, mon capital, l'héritage de mes enfants et ma maison".
"Nous accepterions même 50 000 euros, pour lui permettre de passer l’été", assure de son côté Me Le Bonnois.
Un environnement inadapté
Aujourd'hui, Hugues Delayat, qui est toujours en arrêt maladie, a une prothèse à la place de sa jambe gauche. Il y a donc des tâches qu'il ne pourra plus jamais faire et de nombreux équipements à changer sur son exploitation pour s'adapter à sa nouvelle condition.
Le procès de son accident sera jugé au tribunal de Bordeaux ce mardi mais il ne sera pas question de la reconnaissance de son préjudice commercial.