Le diocèse du Loiret, pénalisé par le confinement, espère rétablir ses finances avant la fin de l'année
Privé de messes et donc de quête pendant plus de 16 semaines, et face à des mariages annulés en raison de l'épidémie, le diocèse du Loiret a perdu une partie de ses recettes habituelles. Les dons des fidèles à travers le "denier de l'Eglise" sont donc plus que jamais attendus.
Vincent Héron est l'économe du diocèse d'Orléans depuis plus de 10 ans. Il tient les cordons de la bourse et veille aux dépenses, comme aux recettes, de l'Eglise catholique dans le Loiret. Le budget s'élève chaque année à 6,5 millions d'euros.
"Ce budget comprend les allocations de la centaine de prêtres que compte le département", explique Vincent Héron, "et la rémunération d'une quarantaine de salariés, chargés notamment de la pastorale, dont l'enseignement du catéchisme". Il y a aussi le chauffage et l'électricité dans les 370 églises du département. Et l'entretien des bâtiments dont le diocèse est directement propriétaire : 90 presbytères et une centaine de salles paroissiales.
Parmi les dépenses figurent aussi les contributions que chaque diocèse envoie au Vatican chaque année, ainsi qu'à la Conférence des Evêques à Paris. Et l'achat des fournitures de culte, la participation au séminaire, les pensions des prêtres retraités.
Les quêtes pendant les messes, près d'un tiers des recettes
Pour financer ces dépenses, le diocèse peut compter essentiellement sur les dons et les participations des fidèles à l'occasion des cérémonies religieuses (la quête pendant la messe, et les contributions versées pour les mariages, les baptêmes, les obsèques). Un tiers des recettes vient également du "denier de l'église", des dons qui eux donnent droit à des déductions fiscales, puisque le diocèse est une association.
Mais une partie des recettes a été ralentie par le confinement et la fermeture des églises. "Entre 16 et 18 semaines sans messe, c'est autant de quêtes en moins. Nous avons calculé que cela représentait environ 400 000 euros de pertes cette année". Les mariages annulés, un "denier de l'église" qui pour le moment accuse du retard, Vincent Héron estime à 800 000 euros la baisse des recettes en 2020.
Des économies et des dons anticipés des fidèles
"Pour être parfaitement honnête, je dois dire que nous avons fait aussi des économies, moins de messe c'est aussi moins de frais de chauffage et d'électricité" reconnaît Vincent Héron. Il y a eu aussi des aides de l'Etat pour le chômage partiel des salariés laïcs, comme tous les employeurs. Des économies qui représentent environ 400 000 euros.
Au printemps, lors du premier confinement, des fidèles ont aussi choisi de soutenir leur paroisse à travers des dons qu'ils réservaient habituellement à la fin de l'année. "Mais je ne sais pas s'ils redonneront, justement, en ce cette fin d'année, au moment où nous faisons notre campagne de communication sur le "denier de l'église" s'inquiète Vincent Héron, "nous n'avons pas vraiment de visibilité. Tout ce que nous pouvons dire, c'est qu'il reste encore quelques jours, jusqu'au 31 décembre, pour bénéficier des déductions fiscales liées au denier de l'église".